Longtemps incertain, l'attaquant ukrainien Shevchenko a finalement été titularisé par le sélectionneur Oleg Blokhine. En revanche, et comme prévu, l'attaquant espagnol Raul a été laissé sur le banc des remplaçants. Sur une pelouse baignée par le soleil, la très grosse chaleur était encore présente quand les 22 joueurs entrent sur la pelouse à 15h00, heure locale, 13h00 au soleil. Autant dire que le match s’annonçait très dur physiquement pour l’Espagne et l’Ukraine. Mais au cours de la première période, il a semblé que le soleil fit mal qu’aux seuls hommes venus de l’Est, tant la domination ibérique fut totale. Une équipe d’Espagne qui a su se montrer pleine d’entrain, concentrée, efficace et réaliste. Le "cocktail parfait pour débuter le Mondial Allemand. Tout le contraire de l’équipe de France que l’Ukraine semblait vouloir imiter hier sur la pelouse de Leipzig, sans doute involontairement quand on connaît le perfectionnisme de l’emblématique entraîneur ukrainien, Oleg Blokhine. Une seule équipe sur le terrain en cette première mi-temps, qui accumule les occasions et marque deux buts. Le premier suite à un jet de coin de Xavi, Xabi Alonso au premier poteau trompe le gardien d’une tête décroisée (13e). Le deuxième but viendra d’un superbe coup franc aux 25 mètres tiré par David Villa (16e).Durant ce premier acte si toute l’équipe espagnole a été performante, le côté droit avec Sergio Ramos et Marcos Senna a été particulièrement bon. Ce sont des techniciens, Ils jouent bien car ils font des choses simples, et sont toujours à la disposition du collectif, cherchant l’espace pour se démarquer.

Dès le retour des vestiaires, les rouge et jaune se remettent à attaquer. Luis Garcia lancé seul devant le but ukrainien est déstabilisé par le défenseur, résultat, penalty et carton rouge contre l’Ukraine. David Villa transforme le penalty et l’Espagne tue le match dès l’entame du second acte. Déjà qu’à 11 c’était difficile pour les compères de Chevchenko, particulièrement absent, alors à 10, cela semblait impossible de revenir dans le match. Par deux fois, les Ukrainiens seront tout près de marquer, mais rien ne troublera la fête des tribunes ibériques de Leipzig, avec Manolo, l’homme à la grosse-caisse, en chef d’orchestre. L’Espagne accélérait alors quand elle voulait, et chaque changement de vitesse amenait le danger devant les buts. Tour à tour, ce sont Senna, Raoul et Albeda, tous deux rentrés sur la pelouse, qui manquent de faire gonfler le score. Mais les hommes de Luis Aragones avaient gardé le meilleur pour la fin. Ils voulaient marquer ce début de mondial, tant sur le résultat comptable que par la manière. Le quatrième but, qui allait les faire devenir la meilleure attaque de la Coupe, allait un pur chef-d’¦uvre. Sans doute le plus beau but de ce début de compétition. Puyol montait pour une fois aux avant-postes, éliminait un premier adversaire d’un demi-tour sur lui-même, passait le ballon à Fernando Torres qui, lui, remet le ballon d’une louche dans la surface. Puyol se détend alors pour transmettre d’une tête splendide le ballon dans la course de Torres qui a poursuivi son action. S’ensuit une frappe imparable au raz du poteau droit. 4 à 0, la messe est dite, et l’Espagne se pose en sérieux prétendant pour la course au titre.