Le festival La ruée au jazz, dont la quatrième édition se tiendra du 13 au 16 juillet à Bayonne, prend de l’ampleur et continue à se développer. Une "réussite" que commentaient hier les membres de l’association organisatrice Swing home en la déclinant sur plusieurs plans.D’abord "médiatique" puisque le festival 2005 a bénéficié d’un référencement dans la presse spécialisée, les suppléments d’été des quotidiens parisiens et surtout les médias locaux. C’est peut-être pour cela que la fréquentation du festival a triplé en 2005.Une autre "réussite" qui a encouragé les organisateurs "à péreniser le festival". Selon leurs estimations, 8 300 personnes ont assisté à la dernière édition.Un vrai "miracle", pour les membres de l’association Swing Home qui soulignent "le potentiel du festival".Mais surtout, c’est le budget qui, cette année, augmente et permet au festival d’aller de l’avant.L’enveloppe des subventions est passée de 80 000 euros en 2005 à 96 000 euros cette année.De nombreuses aides privées, un contrat de ville, une aide de la commune et du Conseil Général et pour la première fois du Conseil Régional qui refusait jusqu’à présent de mettre la main à la poche.
Aide nécessaire
Une aide nécessaire pour un festival qui continue à aligner les têtes d’affiche à moindre coup et présente une trentaine de concerts dont beaucoup sont gratuits.Car l’an passé, chacun s’accordait à dire qu’il était "pratiquement impossible d’organiser un festival de ce niveau avec si peu de moyens".Un pari pourtant réussi grâce, notamment, grâce à la complicité des artistes de renom.Cette année encore, "c’est une chance que ces artistes acceptent de venir jouer à La ruée au jazz" explique Stéphanie Carré, la récente et unique salariée du festival.Il est en effet "très difficile d’avoir des artistes de renommée internationale" et Bayonne "n’est pas la priorité des tourneurs" qui préférent des festivals prestigieux.
Mais ce qui joue pour Bayonne, selon la jeune femme, c’est d’abord justement la jeunesse de ce festival et sa philosophie."Nous, on représente le renouveau" explique-t-elle.Un renouveau qui prône la gratuité ou des prix au ras de la pelouse du mail Chaho Pelletier et renoue avec une pratique populaire."C’est peut-être ce qui fait venir les musiciens" ajoute Stéphanie Carré en considérant qu’il y a "très peu de off" dans "les vieux festivals".Mais ce n’est pas tout.
Si cette année des personnalités du jazz comme Stéphane Belmondo, Sylvain Luc, Elisabeth Caumont, Renaud Garcia Fons ou Rabih Abou-Khalil, ont accepté de venir à Bayonne, c’est aussi, d’une part, grâce au bouche à oreille qui commence à opérer et d’autre part grâce à la promotion de la marraine du festival, une certaine Mina Agossi qui n’arrête pas son ascension sur la scène internationale.C’est elle par exemple qui a glissé l’adresse de La ruée au jazz à l’oreillme de Stéphane Belmondo.C’est aussi elle qui a fait venir le grand Archie Shepp l’an passé, avec un cachet à la baisse.Ce même Archie Shepp qui contribue du même coup, avec d’autres, à la renommée de ce festival.Et donc à son succès, de bouches à oreilles.
Cette année pour la première fois, Mina Agossi ne se produira pas sur scène.Mais elle sera tout de même à Bayonne pour "donner un coup de main aux bénévoles". Un bel exemple de cette "philosophie" qui se développe dans les rues de Bayonne.
Et si tous les indicateurs sont en hausse au compteur de La ruée au jazz, au final, c’est cette philosophie qui en ressort gagnante, comme le gage d’une grande fête populaire, qui célèbre le renouveau du jazz dans ce que la scène moderne fait de mieux et du même coup, son retour dans la rue.
