"Si l’homosexualité est acquise elle peut aussi être rééduquée" tels sont les propos de M. Christian Vanneste député du Nord. 15 jours après le décès de Pierre Seel, le 25 novembre dernier, nous constatons que les vieux démons sont loin d’avoir disparu. Pierre Seel était le seul déporté Français pour raison d’Homosexualité à avoir porté témoignage des horreurs que lui et ses semblables avaient vécues dans les camps Nazi. Pendant toute son existence, il s’était battu pour la reconnaissance de la déportation des personnes homosexuelles. Il portait dans sa chair et dans son âme les tortures subies et la mise à mort de son ami Jo dans une mise en scène d’une barbarie inouïe. Les Nazis pensaient, par le biais des camps, pouvoir rééduquer les femmes et hommes homosexuels considérant que cette population était d’une "race" inférieure !!! Quand ces jours-ci j’entends les propos infâmes d’un élu du parlement français, je ne peux m’empêcher d’avoir la nausée !!! Cette nausée, nous l’avons aussi en entendant les derniers propos de Benoît XVI qui exclut les homosexuels de la prêtrise, confondant encore une fois homosexualité et pédophilie ! Nous assistons actuellement à un véritable "nettoyage éthique" pour reprendre les propos de l’agence catholique italienne contestataire Adista.
En rapprochant les propos homophobes d’individus représentant pour l’un le pouvoir temporel et pour l’autre le pouvoir spirituel, je ne peux m’empêcher de penser à ces 2 adolescents mis à mort cet été en Iran, au sort que connaissent les personnes homosexuelles dans la majorité des pays du monde. Tant que nous n’aurons pas obtenu les mêmes droits que nos concitoyens, comme en Espagne, au Royaume uni ou au Canada, nous serons toujours des citoyens de 2nde zone.
Rappelez-vous l’affaire du fichier "troubadour" en 2002 où la police municipale d’Albertville avait fiché la population homosexuelle, pensez au refus récent du sénat d’accorder aux partenaires Pacsé(e)s la pension de réversion du (de la) conjoint(e) décédé(e) ne sont-ce pas là des preuves de la manière dont nous sommes encore aujourd’hui mis au ban de la société française ?
Lors des débats sur le PACS, il y a 5 ans, nombre de propos sordidement homophobes avaient été prononcés. Souvenez-vous de ces Nostradamus annonçant que les couples pacsés ne passeraient pas un hiver avant de se séparer ! Faisons le constat aujourd’hui : près de 170 000 PACS ont été contractés, seuls 20 000 d’entre eux ont été rompus et en majorité par des couples hétérosexuels. Alors comment comprendre le rejet par le Sénat de l’amendement permettant aux personnes pacsées de bénéficier de la pension de réversion en cas de décès d’un des partenaires alors qu’ils ont devoir de solidarité comme dans les couples mariés ?
Nous constatons seulement une suite de faits qui indique qu’aux pays des droits de l’Homme et de la Femme nous ne sommes pas tous libres et égaux en droits.
