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Le JPB > Pays Basque 2005-12-17
Un service public en euskara
C’est une photo de famille inhabituelle, Miren Azkarate ministre du Gouvernement Basque, Max Brisson président de l’Office de la langue (Etat, Région et département), Vincent Bru président des 150 communes du Pays Basque nord soutenant la culture basque, Ramuntxo Camblong d’Udalbide et Loren Arkotxa Udalbiltza, tous réunis en soutien à la langue basque et à la fédération des radios bascophones Euskal Irratiak.

Nées en 1984 afin d’offrir des outils d’information à la société basque, pour faire connaître "la réalité culturelle, sociale et économique de la côte et de l’intérieur" et surtout, pour que "la langue basque ne devienne pas un joyau du passé que l’on exposerait dans un coin de musée, mais une langue vivante dans une société en évolution, parmi les moyens de communication modernes", Xiberoko Botza, Irulegiko Irratia et Gure Irratia ont franchi un pas déterminant en 1997, en se fédérant dans Euskal Irratiak. Une mutualisation des moyens, avec l’objectif de mettre en commun un savoir-faire et une production radiophonique, afin de créer un interlocuteur unique face aux pouvoirs publics et de professionnaliser des stations en harmonie avec les nouveaux défis de la technologie.

Huit ans plus tard, avec une quatrième station, Antxeta Irratia à Txingudi, Euskal Irratiak c’est aujourd’hui 35 salariés, 12 fréquences, des centaines de bénévoles et surtout plus de 25 000 auditeurs par jour. Quatre radios qui, réunies, deviennent une réelle force de frappe.

Photo de famille

C’est une photo de famille peu commune, mais à laquelle il faudra s’habituer. La Fédération Euskal Irratiak a réuni les représentants des institutions qui financent les projets en langue basque en Pays Basque nord. Max Brisson président de l’Office Public de la langue basque qui regroupe l’Etat, la région et le département, Miren Azkarate ministre de la culture du Gouvernement Basque, Vincent Bru président du syndicat intercommunal de soutien à la culture basque, Ramuntxo Camblong au nom d’Udalbide et Loren Arkotxa président d’Udalbiltza.

"Euskal Irratiak est devenu un vrai service public en langue basque" a souligné Vincent Bru, souhaitant que les institutions apportent leur aide à la hauteur du service rendu.

Max Brisson, président de l’Office Public de la langue, a évoqué le chemin parcouru par les radios bascophones en tant que médias, mais également en tant que service public en langue basque. Il a ainsi fait état des crispations que les premières subventions aux radios avaient suscitées au sein du Conseil Général, avec "claquements de portes, interruptions de séances et psychodrames inutiles". Loin ce temps que lui-même n’aurait pas connu, les aides aux radios d’expression basque sont devenues "naturelles" à ce jour, et octroyées via l’Office public, "en reconnaissance du service public en langue basque rendu par ces radios". Des relations naturelles et de confiance se sont également installées entre l’Office de la langue représentant l’Etat, la région et le département, avec le Gouvernement Basque et son Ministère de la Culture. Une collaboration encadrée par un protocole signé à la fin de l’année 2002 et qui laissera la place à une nouvelle convention pas plus tard que l’année prochaine. Un partenariat qui devrait toucher la totalité des domaines, afin de lancer une politique linguistique vaste.

Max Brisson a rappelé que l’Office n’avait pas encore fêté sa première année, et que l’essentiel du démarrage a consisté à mettre en place une équipe, à assurer la transition afin d’agir en tant que guichet unique pour les opérateurs en langue basque, et à lancer la programmation pluriannuelle pour l’enseignement, qui cette année encore a été motif à débat à la rentrée. Il a donc assuré que la politique linguistique prendra toute son ampleur à partir de 2007, par une planification qui sera élaborée dès le mois prochain en concertation avec les opérateurs.

Max Brisson a tenu à assurer les responsables des radios, qu’il partage "les mêmes soucis et les mêmes objectifs afin de sauver et de développer la langue basque".

Miren Azkarate a évoqué des relations Al Alimon, main dans la main, avec l’Office Public et s’est dite tout à fait prête à franchir un nouveau pas dans ces relations cordiales avec l’Office Public. Elle a également apprécié le travail d’analyse et de réflexion réalisé, avec des propositions d’avenir, soulignant le soutien populaire dont elles bénéficient.

Traversée du désert

Cette dernière année le groupe radiophonique a entrepris une réflexion de fond, sur son organisation, sur ses points forts et ses faiblesses. Le résultat, "Euskal Irratiak 2005-2010", a été présenté lors d’une soirée jeudi dernier à Cambo.

Un plan pluriannuel qui prévoit l’augmentation des heures d’antenne partagées avec des émissions communes les week-ends, ainsi qu’un doublement des heures de programmation commune en semaine, passant de 6 à 12 heures, chacune des radios conservant 6 heures de production locale par jour. La rédaction des sports est devenue commune et l’organisation des 35 salariés répartis dans les quatre stations se fait également de manière concertée.

Une structure qui doit devenir de plus en plus professionnelle dans un marché médiatique de plus en plus concurrentiel. Un outil qui doit s’adapter aux nouvelles technologies. Agus Hernan, directeur de Gure Irratia et gérant de la fédération, évoquait justement que les formes d’écoute de la radio changeront fortement les prochaines années. Du simple transistor posé dans un coin de la cuisine, la radio est devenue un élément de plus au sein de cette flotte d’appareils sophistiqués des nouvelles technologies de la communication.

Mais une grande inconnue demeure. Celle de savoir si la courbe du nombre de bascophones sera descendante comme ces dernières décennies, ou au contraire ascendante. "La dernière décennie, nous avons perdu 15000 locuteurs. Combien disparaîtront la prochaine décennie?" s’est interrogé Agus Hernan. "C’est tout un désert qui reste à traverser avant que les enfants scolarisés en langue basque ne soient en âge de devenir auditeurs des radios en euskara. Une traversée du désert qui nécessitera des apports en eau" a-t-il souligné, rappelant qu’aujourd’hui les auditeurs supportent la somme de 150 000 euros par an dans le budget. "Jusqu’à quand nos auditeurs devront-ils payer en plus, pour avoir un service public dans la langue de ce pays? Jusqu’à quand cette discrimination ?" a-t-il interrogé rappelant que les auditeurs des radios en langue basque paient leurs impôts comme les autres.



Le gratin de la culture basque
Le gratin de la culture et de la langue basques a répondu présent à cette soirée, aux côtés de Miren Azkarate ministre de la culture du Gouvernement Basque, Max Brisson président de l’Office public de la langue basque, Vincent Bru président du Syndicat Intercommunal pour le soutien de la culture basque, Jean-Michel Galant conseiller général de Baigorry et Ramuntxo Camblong d’Udalbide. Les bertsulari Laka et Kexux Arzallus, le président de l’ICB Mikel Erramuzpe, l’écrivain Daniel Landart, la présidente de Seaska Ixabel Charritton, le président de l’Ikastola de Cambo Alain Bosq, le président d’Euskal Konfederazioa Mixel Etxeberri, le président d’Udabiltza Loren Arkotxa, Iban Larroulet président d’Euskal Haziak, les représentants d’Euskal Herrian Euskaraz Yves Machicote et Saioa Rodriguez, Ttitto Aguerre président d’Uda Leku, Aines Dufau du centre pédagogique Ikas, Jean-Claude Iriart directeur de l’Office de la langue et du Conseil des Elus, Txom Chemberro d’Aek. Même Jose Angel Iribar le gardien de but international de l’Atheltic de Bilbao et sélectionneur de l’équipe d’Euskadi était parmi, ceux nombreux, qui ont fait le déplacement afin de soutenir ce nouveau pari des radios bascophones, aux côtés des salariés et collaborateurs des stations.


 
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