Le premier rapport socio-économique du Pays Basque
·Le Rapport 2007 présenté par Gaindegia regroupe des statistiques et des analyses jamais publiées jusqu’alors
L’étude est inédite. Un rapport reprenant les chiffres et données socio-économiques des sept provinces du Pays Basque vient d’être réalisé. Gaindegia, l’Observatoire pour le développement socio-économique du Pays Basque, l’a présenté la semaine dernière. Mieux se connaître aujourd’hui pour mieux appréhender les enjeux de demain, tel est le but du Rapport 2007.
"Plus nous connaîtrons la réalité socio-économique dans laquelle nous vivons, avec des chiffres et des données, plus des possibilités s’ouvriront pour intervenir de manière constructive et pour accomplir les objectifs que nous nous sommes donnés", affirme Xabier Isasi, président de Gaindegia. Ainsi, cet organisme situé au Parc Martin Ugalde d’Andoain (Gipuzkoa) a regroupé les chiffres et les données des sept provinces basques.
Ils n’en ont pas fait qu’un travail de compilation. "On parle beaucoup de ce qu’est le Pays Basque, mais nous, nous avons voulu voir où est-ce qu’il en est", d’après Irati Azkue, la responsable de communication et coordinatrice de Gaindegia. En effet, les chiffres sont accompagnés d’analyses. Des prévisions qui encourageront le débat.
Le Rapport 2007 de Gaindegia entend être un outil pour les acteurs sociaux et économiques. C’est un support qu’il met à leur disposition. Soixante-deux pages en basque et anglais pour la première version et en français et espagnol pour la deuxième. Le rapport sera distribué chez les marchands de journaux. Bientôt, les deux versions seront diffusées sous le format multimédia. Le site de Gaindegia en fera l’écho à sa sortie (www.gaindegia.org).
Des informations indisponibles
Ce travail est le fruit de quatre années de recherche. Depuis sa création, Gaindegia s’était donné comme objectif de recueillir des informations qui étaient, jusqu’alors, indisponibles ou calculées selon des marqueurs différents. Il a donc cherché les chiffres manquants et les a recueillis selon les indices homologués par l’Union Européenne, tels que Eurostat. Cela a demandé une réflexion sur la méthodologie à employer et sur la définition des rubriques. L’absence de certains chiffres a rendu cet exercice difficile. En particulier pour ce qui est des statistiques de la Soule, de la Basse-Navarre et du Labourd. N’étant pas regroupées dans un territoire administratif spécifique, les données les concernant font défaut à ces provinces.
Aujourd’hui, l’étude présentée permet de comparer le Pays Basque avec les pays qui composent l’Union. Ceci dit, il reste encore du travail pour atteindre les objectifs que Gaindegia s’est fixés. "Nous avons beaucoup à faire reconnaît l’économiste Mikel Zurbano mais cet échantillon va nous servir de boussole dans le chemin qui nous reste à faire". A partir du Rapport 2007, ils comptent actualiser les données chaque année.
Dix ans de retard
Conscient des limites de leur travail, le président de l’Observatoire pour le Développement socio-économique du Pays Basque affirme : "nous avons dix ans de retard dans les travaux que nous menons actuellement. Si, il y a dix ans, nous avions eu ce travail entre nos mains, que serions-nous devenus ? Je pense que Manu Aranburu, José Ramon Goikoetxea Ardotxi et Joseba Aizpurua, des camardes de Gaindegia morts ces dernières années en seraient fiers. Malgré ces dix années de retard, nous avons réalisé un grand travail". Un travail.
Des richesses mal réparties
"Les points communs sont plus nombreux et ont plus de poids que les disparités entre les provinces basques", selon Xabier Isasi, président de Gaindegia. Il aura fallu réaliser cette étude pour confirmer une intuition qu’avaient les membres de l’Observatoire.
Ils y ont présenté les points de cohésion, cependant, il reste beaucoup à faire, à leur avis. C’est précisément le but de ce travail : "ces statistiques serviront de boussole pour le chemin qu’il nous reste à parcourir" dans le sens de la cohésion entre les différentes réalités.
Pas seulement dans le sens de la cohésion entre les provinces. L’étude de Gaindegia à également révélé un écart à rattraper entre les indicateurs économiques et les indicateurs sociaux. L’étude confirme le haut niveau du PIB par habitant des Basques, puisqu’il dépasse aisément les indicateurs de l’Union Européenne d’une différence de 5 000 euros et ceux du Japon.
A l’inverse, l’économiste Mikel Zurbano a expliqué que les éléments de mesure sociaux "ne correspondent pas au dynamisme observé dans l’économie". Ainsi, le taux d’emploi global, le taux d’emploi des femmes, et le taux d’emploi des travailleurs de 55 à 64 ans dépassent de peu la moyenne de la Communauté Européenne et sont loin de celles des Etats-Unis d’Amérique et du Japon.
Il en conclut que, malgré un haut niveau des revenus, des obstacles demeurent dans la répartition des richesses.
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