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Le JPB > Culture 2006-12-02
Natures mortes de Vladimir Velickovic
·Anglet ouvre une saison riche en art contemporain avec une exposition consacrée au peintre à l’écriture sombre et lumineuse

Des crucifix comme des potences, des corbeaux, des rats, des ténèbres glauques tissées de coulures, des crânes déjà squelettiques et toujours rongées par une larve ardente, toujours scintillante, qui poursuit son oeuvre de décomposition. On pense aux premiers tableaux expressionnistes qui figuraient la guerre de 1914, pour dire un univers dans lequel règne la mort et où toute trace d’humanité est vaine et sans issue. La der des ders. On pense aussi à des planches d’Enki Bilal, pour le coup de dessin et l’univers morbide. Et l’on sent presque l’odeur âcre des chairs livrées aux asticots. Enki Bilal, justement, originaire de l’ex-Yougoslavie, celle qui a payé tribut au genre, comme cette oeuvre sombre qui figure une iconographie de l’horreur. Car Vladimir Velickovic est né en Serbie. Et ne se remet pas de cet exercice de déconstruction humaine, genre de cubisme des cellules, auquel il a assisté dès l’enfance.Mais si les tableaux de Vladimir Velickovic sont dessinés, en revanche l’encre rapportée explore ici des perspectives certes sombres, mais lumineuses comme celles héritées de la Renaissance.

Sous le thème "feux blessures", la ville d’Anglet résume justement cette lumière ardente qui hante l’¦uvre de Vladimir Velickovic, en présentant une vingtaine de tableaux, dont de nombreux grands formats.Jusqu’au 3 février, la Villa Beatrix Enea et la Galerie Georges Pompidou ouvre ainsi ses portes à cette grande figure de l’art contemporain, en souhaitant ainsi "compléter la réflexion" initiée il y a quelques mois sur "les dégâts de la guerre" avec l’hommage actuellement rendu à Aristides de Sousa Mendes.

Feux et blessures

Mais l’exposition à Anglet des ¦uvres les plus récentes de Vladimir Velickovic marque le pas d’une programmation 2007 qui s’annonce riche pour les amateurs d’art contemporain, avec la venue annoncée de quelques grandes figures de l’art contemporain, justement disciples de la nouvelle figuration. Gérard Fromanger, Jean-Paul Chambas et Ernest Pignon-Ernest. Pour autant, l’oeuvre expressionniste de Vladimir Velickovic est singulière et échappe à la tentation de l’étiquetage.Il y voit la marque d’un parcours singulier et d’une histoire empreinte de nombreuses influences, dont celle de la tradition fantastique des pays de l’Est. De même, on pourra relever cette constante ambivalence dans le contour du trait extrêmement réaliste, cru et cruel dans ses détails sanguinolents, mais toujours baigné d’un décor abstrait et hors du temps, presque mythologique dans sa dimension apocalyptique.

Né à Belgrade en 1935, Vladimir Velickovic est d’abord diplômé d’architecture avant de s’orienter vers la peinture.Sa première exposition personnelle date de 1963 et c’est seulement deux ans plus tard qu’il obtient le prix de la Biennale de Paris, ville où il s’installe l’année suivante et où il vit et travaille encore. Il est révélé dès 1967 par une exposition à la galerie du Dragon et apparaît aussitôt comme un des artistes les plus importants du mouvement de la Figuration narrative, ou expressionnisme.

Témoin, dans son enfance, des atrocités commises par les nazis en Yougoslavie, sa vie est restée profondément marquée par des visions d’épouvante, des horizons enflammés et des symboles de crucifixion, en choisissant la peinture comme l’expression d’un culte du corps déchiré, mutilé, secoué par des douleurs atroces, épuisé, ou métamorphosé en chien ou en rat en charogne devine-t-on même.Le corps humain comme champ d’investigation inépuisable. Des images troublantes, paysages désolés, horizons bouchés, visions de guerres et de carnages, gibets, pendus, crochets, chiens aux muscles bandés forment un univers également agressif, où les représentations du monde et du corps humain sont autant d’illustrations des souffrances possibles. Vladimir Velickovic a réalisé de nombreuses expositions personnelles à travers l’Europe et reçu de prestigieux prix pour le dessin, la peinture et la gravure. Il est chef d’atelier à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris depuis 1983. Depuis un peu plus d’un an, Vladimir Velickovic a rejoint à l’Académie des Beaux-Arts ses confrères de la section de peinture : Georges Mathieu, Arnaud d’Hauterives, Pierre Carron, Chu Teh-Chun, Guy de Rougemont, Yves Millecamps, Jean Cortot et Zao Wou-Ki auquel une vaste exposition était consacrée cette année à Biarritz.Il a pris le fauteuil de Bernard Buffet, récemment suicidé, dont il s’est dit influencé par "le trait aigu".

· Exposition
Vladimir Velickovic.Villa Beatrix Enea et Galerie Georges Pompidou.Anglet.Jusqu’au 3 février 2007.


 
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