Une affluence peu ou prou identique à celle de l’an passé mais une communion avec le public plus grande. Le bilan du festival Euskal Herria Zuzenean 2006 est plutôt positif même si des inquiétudes subsistent.

"La relation avec le public a été très bonne. Cette ambiance vient en bonne partie du réaménagement du site, plus petit, qui a permis de recréer une proximité perdue avec les festivaliers", a estimé Aurore Martin, l’une des organisatrices du festival.

Réaménagement du site ou programmation bien choisie (sans doute les deux), en tout cas, l’osmose entre les festivaliers et les artistes sur scène a été particulièrement réussie durant trois jours. Les tubes des rockeurs basques de Ken zazpi ont fait danser le public tout comme le spectacle musical des Babylon Circus. Les rythmes chaleureux des Femmouzes T ont mis la pêche tandis que les performances de la DJ Missil ont séduit même les moins amateurs de sons électro. Mais ceux qui ont surtout mis le feu, hormis les pyrotechniciens d’Uztaro, sont sans conteste les déjantés de Dionysos. Aidés, comme la plupart des groupes d’ailleurs, d’un jeu de lumières remarquable, les rockeurs montants de la scène française ont été fidèles à leur réputation de "bêtes de scène". Mathias le chanteur se permettant même deux bains de foule, porté en l’air par les festivaliers sur des dizaines de mètres. "Enorme" commentaient la plupart des spectateurs à l’issue du concert. Ce fut en effet l’un des moments forts de cette édition.

Mais la musique ne fut pas la seule à rayonner sur la plaine de Mendy. Le festival a aussi été l’occasion de débats notamment sur le nucléaire avec la présence de Stéphane Lhomme, militant du réseau Sortir du nucléaire qui a été l’objet d’une garde à vue de la DST pour avoir détenu et diffusé des informations sur les centrales françaises. José Bové fut aussi la vedette de l’après-midi de samedi. Le discours concis du paysan, symbole de la lutte des altermondialistes, a retenu l’attention de quelques centaines de festivaliers. L’occasion aussi pour ces derniers de prendre connaissance du projet de soutien à une communauté du Mali engagé par EHZ depuis quatre ans. Et d’en savoir plus aussi sur le projet d’Euskal Herriko Laborantza Ganbara, la chambre de développement agricole située à Ainhice-Mongelos.

La réussite du festival a aussi été attribuée à la participation d’un millier de bénévoles qui en ont permis le bon fonctionnement. Les organisateurs l’ont mis en avant comme ils ont remercié le propriétaire des terrains et les municipalités souletines partenaires. "Nous croyons en ce festival et nous espérons que nous pourrons le continuer ici car nous avons trouvé nos marques en Soule", a commenté Patxi Thicoipe, l’un des organisateurs en ajoutant que le festival "a rarement eu autant de soutien local". Pour autant, un travail de réflexion sera mené avec tous les partenaires dans les semaines à venir car "le festival n’est pas sauvé". Dans cet effort pour "ramener la situation vers le positif", les regards des organisateurs se tournent vers les institutions desquelles ils attendent un soutien plus actif.