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Le JPB > Pays Basque 2006-07-04
Emotion et détermination pour le parrainage républicain de Xiaofeng
·Parrainage républicain à Boucau de la lycéenne chinoise sans-papiers avec de nombreux élus, militants et amis

Marie-Josée Espiaube, Jean Espilondo et Jean-Marc Aphaule ont solennellement déclaré être parrains de Xiaofeng Cheng au BoucauIls s'engagent à enfreindre la loi pour protéger la jeune lycéenne sans-papiers du LEP Le Guichot d'une reconduite à la frontièreChinoise âgée de 19 ans, suivie par la Sauvegarde de l'enfance, elle n'entre pas dans les critères de la régularisation

Simplicité du cérémonial et force de l’émotion dégagée, avec une pointe de solennité. La longue accolade entre Marie-Josée Espiaube et Xiaonfeng Cheng, ou La Marseillaise entonnée par les 200 personnes présentes en étaient quelques-unes des manifestations. La salle des mariages de la mairie du Boucau, devenue trop petite, a accueilli un "parrainage républicain" d’une jeune sans-papiers samedi, premier du genre au Pays Basque. A l’initiative du Réseau Education Sans Frontières, RESF 64, la maire communiste du Boucau, le conseiller général et municipal socialiste d’Anglet Jean Espilondo et Jean-Marc Aphaule, directeur diocésain de l'enseignement catholique ont déclaré, avec en maître de cérémonie Christophe Martin, adjoint au maire du Boucau et conseiller général socialiste de Bayonne, accepter d’être les parrains de cette lycéenne de 19 ans, arrivée en France à l’âge de 16 ans, avec un cousin (qui, majeur, est intercepté à la frontière et refoulé), fuyant une Chine et une famille où elle était l’objet de mauvais traitements.

Elle est menacée de reconduite à la frontière, avec la fin le 1er juillet du moratoire sur les expulsions d’élèves sans-papiers. Une vingtaine d’élus, des militants associatifs (de la LDH à la Cimade), la directrice du LEP Le Guichot où elle est scolarisée, ses enseignants, ses copains et copines,... lui ont assuré leur soutien.

Les parrains ont ainsi annoncé qu’ils "[s’opposeraient] à son renvoi autoritaire en Chine, [qu’ils répondront] à ses demandes d’aide" et que "si elle [leur] demande asile, [ils] lui ouvriront [leur] porte et lui apporteront [leur] protection, conscients d’encourir des risques de poursuite pénale pour aide au séjour irrégulier, mais convaincus de défendre les droits supérieurs de toute personne à vivre en sécurité, et persuadés de répondre ainsi aux idéaux de notre République gravés au fronton de nos mairies".

Recours à l’illégalité

Interrogé par le JPB, le directeur diocésain explique qu’il s’agit d’un "acte symbolique fort" qui s’inscrit, pour ce qui le concerne dans un double héritage, une double tradition": celui du droit d’asile inventé par les catholiques au Haut Moyen-Âge, et celui de notre pays qui a écrit la Déclaration universelle des droits de l’Homme". Jean-Marc Aphaule, a en outre indiqué en tant que diacre, "car le diacre est par définition le signe du Christ, serviteur de ceux qui sont démunis, pauvre ou abandonnés". Xiaofeng Cheng serait dans ce cas-là.

N’est-ce pas contradictoire de faire appel à la République, et de s’engager à enfreindre des lois non moins républicaines? Jean-Marc Aphaule "veut croire que l’on peut appliquer la loi de façon raisonnable, si notre notoriété peut servir à cela..." L’homme d’église ajoute que "être citoyen c’est accepter de prendre des risques, et je suis conscient d’en prendre moins qu’elle qui a fui son pays".

A la même question, le président local de Ligue des Droits de l’Homme, Jean-Pierre Voisin répond que "ces élus son en contradiction avec la loi mais en accord avec la déclaration universelle des droits de l’Homme". Il ajoute, en tant que témoin du parrainage de Cheng, "on prend un risque public, j’accepte éventuellement la sanction, car je veux une loi plus juste et je le réclame en me mettant dans l’illégalité", même si ce n’est pas à utiliser à tout bout de champs".

Xiaofeng Cheng est scolarisée au collège Marracq en 2004/2005, et au lycée privé confessionnel et professionnel Le Guichot où elle entreprend avec succès un CAP Employé technique de collectivités "les enseignants aimeraient que tous les élèves soient comme elle" a indiqué J.M.Aphaule. Elle est actuellement matériellement soutenue par l’association Sauvegarde de l’enfance qui lui assure notamment l’hébergement en foyer. Jusqu’à présent le juge des tutelles lui a renouvelé un Contrat jeune majeur, qui expire en novembre.

Une délégation de RESF 64 doit être reçue mardi en fin d’après à la préfecture de Pau. "Nous demanderons au Préfet comment il entend appliquer la circulaire de Sarkozy permettant une régularisation". C’est que Xiaofeng Cheng, comme la plupart des sans-papiers scolarisés ne correspond pas aux critères principaux soulevés par le Œmédiateur’ Klarsfeld: elle n’a pas de famille, elle n’est pas mineure, et elle n’est pas arrivée sur le territoire français avant l’âge de 13 ans. Cependant, trois autres critères peuvent être retenus: le fait qu’elle soit scolarisée depuis plus de deux ans, qu’elle soit bien intégrée, et qu’elle n’ait plus de contact avec sa famille d’origine.

Au Pays Basque, selon les informations remontées au RESF, deux autres élèves sont dans le cas de Xiaofeng. Une dizaine en Béarn.


 
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