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Le JPB > L'opinion > Tribune Libre 2005-08-11
Jakes Abeberry / adjoint au maire de Biarritz
Associé ou prisonnier

Unir ses forces, créer des solidarités, dépasser les patriotismes locauxŠ Ces beaux principes fondent l’intercommunalité. Mais la loi qui en fixe les règles a aussi la capacité de pervertir ces données de base, à commercer par la libre adhésion d’une commune à cette nouvelle structure de gestion. En novembre 2003 une décision préfectorale enfermait Irissarry dans une Communauté de communes qu’elle ne désirait pas et lui refusait d’adhérer à une voisine, en continuité territoriale, avec laquelle elle est traditionnellement liée pour la carte scolaire et plus généralement son économie. De même, deux ans plus tôt, situation semblable avec trois communes montagnardes de Soule là aussi unanimement résolues, conseils municipaux et population, à rester en dehors de l’intercommunalité dont le périmètre est décidé par le Préfet. Le Pays Basque a été peu sensible à cette violation de l’autonomie communale. Mais voilà que cette entorse à la démocratie de proximité touche à présent des communes importantes de la Côte. Allons-nous rester éternellement spectateurs face à cette dérive politico-administrative?

Voilà qu’aujourd’hui Hendaye, Bidart et Ahetze sont contraints, contre leur gré, d’entrer dans une Communauté de treize communes autour de St Jean de Luz. On sait pourtant qu’Hendaye vit depuis des années avec bonheur un Consorcio transfrontalier avec Irun et Fontarrabie cité en exemple pour sa politique transfrontalière. Tout comme on sait que Bidart demande d’adhérer à la Communauté d’agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz dont elle accueille sur son sol le pôle industriel et de recherche Izarbel et qu’elle partage avec Biarritz la gestion commune de plus de 200 hectares de plage et d’espace naturel.

Comment a-t-on pu arriver à pareille aberration? La Commission départementale spécifique à l’intercommunalité, comprenant 46 élus régionaux, départementaux et communaux, s’est réunie il y a deux mois mais n’a pu valablement délibérer faute de quorum. A la veille de son départ, l’ancien Préfet Grégoire convoque une deuxième réunion, mardi 26 juillet. Dix-huit élus seulement sont présents mais peuvent cette fois-ci voter car le quorum n’est plus nécessaire. L’enjeu est majeur: il s’agit de donner de l’épaisseur à l’intercommunalité du Sud de la Côte basque et donc de l’influence à St Jean de Luz. Michèle Alliot-Marie et ses amis UMP font le forcing pour mobiliser une majorité qui oblige les trois communes récalcitrantes à rentrer dans le rang. En effet, une courte majorité se dégage par neuf voix contre sept et deux abstentions d’élus basques, pour donner naissance à une communauté de treize communes incluant Hendaye, Bidart et Ahetze avec comme chef-lieu St Jean de Luz. Certes, cette commission basco-béarnaise ne donne qu’un avis au Préfet qui, selon la loi Chevènement, décide. Les maires d’Hendaye et de Bidart ont l’impression d’être dans le collimateur du politiquement correct. On ne voudrait pas voir Bidart à la CABAB contrairement au Boucau alors que le Président Borotra ne conçoit qu’un élargissement équilibré au Nord et au Sud de l’agglomération. Hendaye agace par ses rapports d’amitié avec des villes de la Communauté autonome d’Euskadi et son désir de construire l’avenir avec elles, à commencer par le traitement des déchets. St Jean de Luz ne peut concevoir son rôle de petite métropole amputé de deux grosses communes au sud et au nord de son aire d’influence.

Peut-on attendre une réaction de sagesse du nouveau Préfet respectueux des vocations spécifiques de Bidart et Hendaye? A-t-il des marges de man¦uvre pour résister à la pression de la ministre de la Défense? En tout état de cause, on imagine aisément qu’Hendaye et Bidart ne vont pas accepter benoîtement une décision prise ailleurs contre leur gré qui attente profondément à leur personnalité et à leur développement. Le destin collectif du Pays Basque s’écrirait, paraît-il, dans le consensus aux Conseils de développement et des élus. Ces assemblées peuvent-elles poursuivre tranquillement leur route sans évoquer le déni de démocratie frappant Hendaye, Bidart et Ahetze?


 
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