Une grande sérénité, ponctuée d’une bonne dose d’humour, c’est l’ambiance qui régnait au stade d’entraînement de l’Aviron Bayonnais Rugby Pro (Floride) mardi soir à l’occasion de la présentation officielle de l’équipe première. Devant quelque 200 supporteurs bayonnais qui n’ont pas hésité à faire le déplacement pour découvrir les nouvelles têtes qui fouleront la pelouse de Jean Dauger à partir du 20 août, la quiétude affichée par le club est "quasi obligée". Dirigeants et joueurs sont conscients que Bayonne aborde "la saison la plus difficile". L’année de la confirmation. Celle qui permettra de sceller une fois pour toutes le retour de l’Aviron Bayonnais dans l’élite du rugby.En l’absence du président Francis Salagoity (il a perdu son père il y a quelques jours), ce sont trois des quatre vice-présidents qui se sont chargés d’ouvrir le bal des présentations. Et à ce petit exercice, M. Chevalier s’est montré on ne peut plus clair devant les supporteurs attentifs et curieux à la fois : l’Aviron vise le maintien, la 12e place du Top 14... avant de préciser que "une 10e place serait très bien".
Cela dit, le vice-président de l’Aviron a souhaité garder les pieds sur terre. Avec une douzaine de nouveaux joueurs dans l’effectif, le challenge bayonnais est de taille : "il faut y aller lentement mais sûrement. Le plus important étant de pérenniser le projet de Bayonne" a t-il ajouté.
Des paroles plutôt sages pour un dirigeant de l’Aviron qui, comme tout le monde, attend impatiemment le début de la saison pour voir le nouveau visage de son équipe.
Melting-pot
De la cohésion de ce melting-pot de joueurs, arrivés d’un peu partout dans le monde pour remplacer les Larrechea, Abadie, et autres Fagoaga, dépendra en grande partie le rendement du groupe. En attendant encore l’arrivé de Heke (problèmes administratifs), Bayonne s’est effectivement doté des éléments nouveaux (12 joueurs) qui seront amenés à faire la différence. Des joueurs qui amèneront des "kilos et des centimètres", comme l’indique si bien Gilbert Doucet."À l’entraînement, on ne sait plus si l’on parle anglais ou français" a plaisanté Peio Alvarez juste avant qu’un de ses joueurs avoue s’asseoir sur "les joueurs qui parlent les deux langues pour faire passer l’information". Dans ce sens, Aretz Iguiniz, le jeune pilier issu du centre de formation a mis tout le monde d’accord avec une brève présentation en langue basque qui a suscité les applaudissements du public. Juste histoire de rappeler les origines du club.
Certaines recrues comme Coetze, Fifita et So’Oalo ont déjà fait forte impression lors des matches de préparation alors que des personnalités de la trempe de Richard Dourthe sont là pour orchestrer le tout. Faut-il encore que la mayonnaise prenne dès le début du championnat qui, pour les Basques, démarrera pied au plancher avec l’arrivé du Stade Toulousain à Jean Dauger le samedi 20 août.
Est ensuite venu le tour de Stéphane Aussel, lui aussi particulièrement ovationné à la Floride. Il sera malheureusement absent une bonne partie de la saison. Un énorme contre-temps qui ne l’a pas empêché de faire preuve d’une sérénité qui en dit long sur son tempérament de sportif de haut niveau : "Je prends ça avec beaucoup de calme. Je vais me faire hospitaliser jeudi (aujourd’hui) à Toulouse pour être opéré vendredi (demain). J’espère être de retour pour le début février". Toute une leçon.
Une préparation poussée
Le groupe de joueurs n’est toutefois pas le seul renfort que l’Aviron s’est offert pour la saison à venir. Le départ de Mentière à la Section Paloise a été remplacé par Xavier Péméja, arrivé directement de Montauban où il a gardé une fidélité de toute une carrière sportive : "Je suis parti triste, mais j’arrive heureux" a déclaré l’entraîneur "Je retrouve un staff qui est de ma génération et qui entend le rugby comme moi. Je savais que je me plairais ici". Péméja sera accompagné de Peio Alvarez que l’on ne présente plus à Bayonne, le tout chapeauté par Gilbert Doucet.Côté préparateur physique, Alexis Desjardin et Charly Ducamp substitueront Yann Pradel et les joueurs l’ont rapidement ressenti si l’on s’en tient à leurs aveux. La dureté des trois premières semaines de préparation a fait l’unanimité parmi les principaux intéressés. "Je n’avais pas l’impression de m’entraîner au rugby, on n’a pas vu le ballon ovale" a souligné Cédric Bergez. Un travail qui devrait porter ses fruits dans les jours à venir.
Bien sûr, la partie administrative n’a pas manqué à la fête bleu et blanche. Ne serait-ce que pour rappeler que l’Aviron Bayonnais a pointé à la 5e place des affluences du top 16. Michel Parneix, directeur général, s’est félicité tout en complimentant les abonnés présents : "Nous aurons cette saison 1000 abonné supplémentaires concernant le grand public, ce qui ramène le chiffre à 3500, et 4500 si on ajoute les entreprises".
Des statistiques en croissance permanente depuis 3 ans qui devraient assurer à nouveau cette année une chaude ambiance dans les travées de Jean Dauger.
