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Le JPB > Sujet à la une 2007-05-25
Amnesty épingle la France sur la "guerre contre le terrorisme"
·AI exprime son opposition aux mesures contraires aux Droits de l’Homme telles que la garde à vue au secret pendant six jours

Amnesty International a publié mercredi son rapport 2007 sur la situation des Droits de l'Homme dans le monde. Alors que ses accusations les plus sévères sont lancées contre les Etats-Unis, accusés de piétiner les droits fondamentaux et de considérer le monde comme "un champ de bataille géant" dans sa "guerre contre le terrorisme", la France n’est pas écartée des critiques parmi d’autres pays occidentaux se proclamant pourtant champions de la démocratie, de la liberté et du respect des droits humains.

L’ONG dirigée par Irene Khan met en cause l’Etat français sur diverses atteintes aux Droits de l’Homme et dénonce l’"impunité et [les] mauvais traitements infligés par des policiers". Elle souligne la multiplication des violences contre les femmes, ainsi que l’augmentation des attaques et des discriminations à caractère raciste, antisémite ou islamophobe, critique la loi Sarkozy sur l’immigration, et fait encore un bilan accablant sur les conditions carcérales. Amnesty International affirme également que, dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme", l’Etat français "montre des signes préoccupants".

Garde à vue au secret

AI évoque notamment la Loi n°2006-64, annoncée en décembre 2005 et approuvée en janvier 2006, qui prévoit la prolongation à six jours de la garde à vue et le report de l’accès à un avocat au quatrième jour, une mesure qui depuis son entrée en vigueur est appliquée aux militants basques arrêtés par la police française. "Amnesty International exprime son opposition à ces dérives et recommande, pour éviter des risques de mauvais traitements, que toute personne gardée à vue puisse avoir accès à un avocat dès la première heure, que la durée de maintien ne soit pas excessive, et qu’un enregistrement audio et vidéo soit systématiquement effectué".

L’organisation humanitaire s’inquiète également du transfert des personnes vers des pays où elles "risquent d’être torturées ou maltraitées". Cette préoccupation est d’actualité au Pays Basque, puisque trois citoyens Irundar résidant et travaillant depuis des années à Hendaye sont en détention provisoire sous le coup d’un Mandat d’arrêt européen délivré par les autorités espagnoles. Il s’agit de Xabi Irastortza, Markos Sagarzazu et Iñaki Telletxea. Il se trouve que les accusations à leur encontre ne sont basées que sur le témoignage d’Iratxe Sorzabal, une jeune Irundar dont les signes de tortures par électrodes avaient pu être constatés grâce aux photos prises par le médecin légiste de l’hôpital San Carlos de Madrid 24h après l’arrestation effectuée par la Garde Civile à Hernani le 30 mars 2001. Le Tribunal de Pau s’était déjà prononcé contre l’extradition de ces Irundar, estimant que l’accusation n’était basée que sur des aveux obtenus sous la torture.

C’est justement la persistance des pratiques de tortures l’un des points noirs soulevés par Amnesty concernant l’Espagne. L’organisation internationale constate que "cette année encore, des informations ont fait état d’actes de tortures et de mauvais traitements imputables à des policiers, une situation aggravée par l’absence d’enquêtes systématiques et indépendantes sur ces agissements". AI constate que malgré la ratification par Madrid du Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines et traitements cruels, dégradants et inhumains de l’ONU signé en 2005 par l’actuel gouvernement socialiste, l’Espagne continue de recourir à des pratiques condamnées par le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture".

Quelques heures après la publication de ce rapport, la Conférence espagnole de Police (CEP) a attaqué Amnesty, accusant cette organisation, tout comme SOSRacisme, d’être "la honte des ONG espagnoles, car elles mettent en danger le travail admirable des autres".

Le rapport sur l’Espagne serait "fantaisiste" et pourrait même être "injurieux", selon la CEP, qui accuse Amnesty de ne chercher que de la notoriété dans la presse pour "continuer à recevoir des subventions publiques".



Une invitation au cinéma pour évoquer les crimes des Balkans
À l’affiche en Europe depuis le 9 mai, le film documentaire du réalisateur Marcel Schüpbach La liste de Carla est arrivé à l’Autre cinéma de Bayonne. Amnesty International sera présente à la séance de ce soir à 20h45 pour présenter le travail de l’organisation sur les crimes commis en ex-Yougoslavie et présentera une pétition adressée au nouveau ministre des affaires étrangères demandant à la France d’agir "en vue de l’arrestation de Ratko Mladic et de Radovan Karadzic, présumés responsables, entre autres, du génocide".

La protagoniste du documentaire est l’actuelle procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), Carla Del Ponte. Nommée à ce poste en 1999, son mandat prendra fin en septembre 2007. En tant que procureure du TPIY, Carla del Ponte a pour fonction d’instruire et de poursuivre l’accusation contre les auteurs présumés des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide commis lors du conflit en ex-Yougoslavie, à partir de 1991.Amnesty International soutient ce film parce qu’il fait écho à ses préoccupations. L’organisation estime que le TPIY joue un rôle majeur dans la lutte contre l’impunité, et dénonce le "manque de volonté politique des autorités de l’ex-Yougoslavie de coopérer pleinement avec le Tribunal".


 
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