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Le JPB > Pays Basque 2007-05-25
Encore un scrutin de l’exclusion
·Des milliers de Basques appelés à voter dimanche ne pourront pas exprimer leur choix

Depuis l’interdiction de Batasuna en 2003, l’exclusion de la gauche abertzale a marqué les différents scrutins qui ont eu lieu auPays Basque sud. Dimanche ne fera pas exception. Les élections municipales et forales se dérouleront dans un contexte de non-droit du fait de l’interdiction de la plupart des candidatures de la gauche indépendantiste.

Certes, le parti historique Action Nationaliste Basque (ANV) a assumé le rôle de représenter les voix des abertzale de gauche tout comme le Parti Communiste des Terres Basques (EHAK) l’avait fait lors des élections autonomiques de 2005. Mais cette fois-ci, ANV formation née en 1930, clandestine pendant la dictature et légale en Espagne depuis 1977 ne pourra pas assurer la représentation de tous les électeurs car 133 de ses candidatures ont été interdites par les tribunaux à la demande du ministère public espagnol.

De sorte que des milliers de citoyens seront privés de l’exercice du droit au libre choix du vote. Comme conséquence de cette exclusion, grand nombre de villes et villages où la gauche abertzale a depuis des années obtenu la majorité absolue seront gouvernés par des partis ne représentant qu’une minorité d’électeurs.

Le cas de Lizartza et Elduaien

Dans certains villages, comme par exemple Lizartza et Elduaien, en Gipuzkoa, le Parti Populaire pourra s’emparer de la mairie car les deux autres listes qui s’étaient présentées ont été interdites. Si le PP obtient 5% des voix sur les inscrits et même si 95% des électeurs ne se rendent pas aux urnes, la formation de la droite espagnole pourra y gouverner. "C’est démocratique parce que c’est légal", a tout simplement justifié le secrétaire général du PP au Pays Basque, Carmelo Barrio. Dans d’autres villages, la candidature de la gauche abertzale étant la seule à s’être présentée, la gouvernance municipale ne sera pas assurée.

Dans ce contexte, les élections ne peuvent se dérouler que sous haute tension. Des sympathisants de la gauche abertzale n’ont cessé de défiler derrière les candidats des partis "légaux" en brandissant des affiches dans lesquelles ils dénonçaient des "élections tronquées". Ces électeurs, qui se sentent exclus du scrutin, dénoncent "l’hypocrisie" des partis légaux, lesquels même s’ils se prononcent contre l’interdiction "en tirent un bénéfice électoral".

Des actes de kale borroka [lutte urbaine, ndlr] tels que l’incendie d’un bus de campagne du PNV à Vitoria-Gasteiz la semaine dernière n’ont fait qu’augmenter les frictions. Hier, la tension est montée d’un cran. Dans la ville côtière de Zarautz, un engin artisanal placé à côté de la voiture du numéro deux sur la liste socialiste pour la mairie voisine de Getaria, Joseba Elola, a provoqué une légère explosion, sans faire de blessé.

Les déclarations du Procureur général de l’Etat espagnol n’ont pas non plus aidé à apaiser la situation. À l’origine des demandes d’interdiction sur lesquelles le Tribunal suprême s’est basé pour la mise hors-la-loi de 133 candidatures du parti ANV, Cándido Conde-Pumpido a exprimé a posteriori ses "doutes" quant à la façon d’agir du ministère public qu’il dirige. Le parquet "est allé peut-être trop loin", a-t-il avoué tout en ajoutant: "mais c’est passé". Il s’est même dit "un peu repenti" parce que dans beaucoup de communes "nous n’avons pas laissé d’issue". "Ce que nous ne souhaitons pas c’est encourager la violence" par manque d’issue politique, a-t-il ajouté.

Abstention attendue

Ces propos n’ont fait qu’augmenter l’indignation d’une bonne partie de la population basque dont la grande majorité se positionne, selon les sondages, contre les interdictions. D’autant plus que ces interdictions semblent répondre à des intérêts politiques concrets. Le fait que les candidatures d’Action Nationaliste basque soient interdites dans les villes les plus importantes, ainsi que dans les quatre élections forales, éveille des soupçons. Des soupçons qui ne font que se confirmer lorsque l’on s’aperçoit que, assez bizarrement, la liste d’ANV pour la mairie de Pampelune est légale, la participation de cette candidature pouvant éviter que la coalition abertzale Nafarroa Bai se place en deuxième position derrière celle de l’UPN-PP et avant celle des socialistes.

Ce type d’interprétation peut sembler forcé. Pourtant, c’est l’utilisation politique de la loi, comme l’a avoué le Procureur général espagnol, qui est à l’origine de ces interprétations. Et cela ne fait que montrer que la situation démocratique en Pays Basque est précaire et que la résolution du problème basque devra encore attendre. Dans ce contexte, on comprend mieux que tous les sondages avancent un très haut niveau d’abstention dans les quatre provinces.


 
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