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Le JPB > Sujet à la une 2008-07-12
Après être passés du simple au double, les prix du foncier basque hors agglomération freinent la hausse
·Les résidences rurales, dont les prix se stabilisent, gagnent du terrain. Mais l’hectare agricole a augmenté de 25%

Le marché foncier rural basque semble atteindre lui aussi les limites liées à la flambée des prix. C’est en tout cas ce qu’il ressort des ventes de terres relevées au Pays Basque nord en 2007 par la SAFER, l’organisme chargé notamment d’enregistrer les transactions pour le marché du foncier rural (hors agglomération donc). L’an dernier, la valeur totale de ces transactions au Pays Basque s’est élevée à 98 millions d’euros, pour 1 200 hectares vendus - un chiffre qui englobe tant les terrains destinés aux habitations qu’à la culture agricole. Pour quasiment la même somme, ce sont 2200 hectares qui ont changé de main en Béarn.

Ces tarifs surpassent largement la moyenne hexagonale. Bien qu’encore inférieurs de 30% à ceux de l’Espagne ou de l’Allemagne, les écarts diminuent au vu de la flambée de ces dernières années. De 2003 à 2006, le prix de la terre basque est passé du simple au double.

Cette explosion explique en grande partie la baisse constatée des surfaces vendues en 2007 : 7,7% de moins par rapport à l’an passé, ce qui fait plonger les ventes à - 21% en deux ans. De 2006 à 2007, la valeur globale de ces négociations a elle aussi diminué, mais seulement de 5%. Cela montre que la tendance du foncier rural se calque sur l’immobilier urbain, c’est-à-dire une "baisse de la hausse" : les prix continuent de monter, mais de manière beaucoup moins violente.

Transmission

La pression foncière n’est cependant pas la seule explication à la baisse des ventes, selon le directeur de la SAFERPierre Pouget. "Il y a une véritable culture de la transmission de la terre sur l’ensemble du département" constate-t-il. Les Pyrénées Atlantiques sont en effet le département français où l’on enregistre le plus faible nombre de transactions, quatre fois moins que dans les Landes ou trois fois moins qu’en Gironde. On ne constate ainsi strictement aucune transaction concernant les vignes Irouleguy. "Il y a aussi l’explosion du prix des matières premières agricoles", ajoute Yves Fourcade, directeur technique de la SAFER. "En 2007, la tome de maïs est passée de 100 à 230 euros : les vendeurs ont préféré garder leur bien, parce qu’il prend de la valeur".

L’hectare agricole flambe

Vu les tarifs, il devient certes de plus en plus difficile pour un agriculteur d’envisager s’installer au Pays Basque, hors cadre familial. Car en cette période de Tour de France, le prix de l’hectare d’exploitation obtient haut la main le maillot à pois du meilleur grimpeur. Il s’élève à 6425 euros, soit une augmentation de 25% constatée par rapport à 2006. Ce prix constitue certes une simple moyenne, qui inclut à la fois les surfaces d’exploitations proprement dites et les zones habitables par les paysans.

La difficulté pour s’installer s’accroît d’autant plus que sur le foncier rural, le marché agricole perd du terrain. Autrement dit, depuis deux ans, les terres d’exploitation sont de plus en plus récupérées pour accueillir des résidences de campagne. "Chaque année, le Pays Basque perd entre 400 et 500 hectares de terrain agricole, pour faire des maisons, des routes ou des constructions de loisir" déplore Jean-Claude Saint Jean, président délégué de la SAFERpour le Pays Basque. La situation étant identique dans le Béarn, les Pyrénées Atlantiques perdent, tous les six ou sept ans, l’équivalent de la surface agricole d’un département. "On doit s’interroger sur le concept de la villa avec 3 000 m2 de terrain autour" commente Pierre Pouget.

Si les surfaces négociées par les agriculteurs restent légèrement plus importantes que celles achetées par les non-agriculteurs, la comparaison est sans commune mesure au niveau des prix. Alors que le marché agricole pur représente un peu moins de 4,5 millions d’euros au Pays Basque, celui des habitations et autres constructions pèse 94 millions. Chaque année, une centaine de résidences de moins de trois hectares sont bâties par les non-agriculteurs. Le coût moyen de ces propriétés a été de 333 000 euros en 2007, avec un prix au mètre carré qui se stabilise. Pour la première fois depuis cinq ans, ce prix est en baisse : en 2006, il culminait à 458 000 euros, soit le double du prix en 2003 et l’équivalant de deux maisons et demi dans le Béarn!



Piment d’Espelette : un risque d’urbanisation galopante
L’effet secondaire du piment d’Espelette, ce n’est pas l’haleine de dragon, mais plutôt la convoitise que suscitent les terres où il est cultivé. Et pour Jean-Claude Saint Jean, président délégué de la SAFER pour le Pays Basque, cela constitue "un vrai risque". Depuis que le produit a obtenu le label AOC le 1e juin 2000, de plus en plus de non-agriculteurs achètent ou se déclarent prêts à acheter ces terrains, répartis sur les communes d’Ainhoa, Cambo-les-Bains, Espelette, Halsou, Itxassou, Jatxou, Larressore, Saint-Pée-sur-Nivelle, Souraïde et Ustaritz. "Bien souvent, ces non-agriculteurs tiennent la production du piment d’Espelette comme une activité complémentaire" explique Jean-Claude Saint-Jean. "Il faut savoir qu’auparavant, c’était déjà le cas pour les agriculteurs propriétaires de ces surfaces : l’exploitation du piment d’Espelette constituait pour eux un complément de revenu non négligeable. Mais ce complément, lorsqu’il bénéficiait aux agriculteurs, permettait de compenser d’autres cultures plus onéreuses. Bref, cela permettait d’embellir les surfaces d’exploitation agricole. Avec un non-agriculteur, il y a danger qu’à terme, il cède à la pression foncière. Cela conduirait à une urbanisation galopante du foncier rural. Cela peut venir très vite".

Souvent, ces parcelles sont vendues par des agriculteurs au moment de prendre leur retraite, ou par un non-agriculteur à un non-agriculteur. Ces terres représentent une centaine d’hectares pour environ 80 producteurs. Pour Jean-Claude Saint-Jean, chacun doit prendre ses responsabilités pour éviter cela, "y compris les élus, qui doivent classer ces surfaces en zone agricole dans leur PLU".


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