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Le JPB > Culture 2008-07-12
Ahmad JAMAL / Pianiste jazz
"Pour composer, je m´inspire de ma vie je me mourris de ce que je ressens"

A tout juste 78 ans, Ahmad Jamal, un des plus grands pianistes de jazz, surnommé le monstre aux deux mains droites, ou le roi du trio, garde une spontanéité et un enthousiasme intacts.

Ahmad "le magnifique" reçoit les journalistes avec une gentillesse et un plaisir évidents ; les yeux cachés derrière de grosses lunettes noires, dans le cadre cosy de l’hôtel Miramar à Biarritz, il distille quelques leçons de musique... classique.

Son histoire avec l’Hexagone remonte à un temps où le jazz triomphait partout, des clubs surchauffés de St-Germain-des- Prés à Paris, aux premiers festivals de jazz sur la Côte d’Azur. "J’ai fait tous les festivals du pays, déclare-t-il dans un grand rire déconcertant ; j’aime la France et la France m’aime! Voilà !"

C’est avec une décontraction non feinte qu’Ahmad Jamal donne le ton, celui d’un homme passionné, mais néanmoins très exigeant, qui a vécu la grande épopée du jazz depuis les années 50, mais qui n’a plus grand-chose à prouver, qui parle souvent de lui à la troisième personne, avec détachement et humour.

C’est la marraine de La Ruée au Jazz, la chanteuse Mina Agossi qui l’a invité ; comme souvent, il est entraîné par la jeunesse, et toujours ravi de découvrir de nouveaux publics.

Il présente samedi soir son nouvel album enregistré à Strasbourg "it’s magic" au public bayonnais.

Où aimez-vous le plus jouer, en public, ou en studio ?

Ah non, je préfère vraiment jouer à la maison sur mon piano, mon Steinway ; mais bien sûr j’adore partager avec mon public, toujours. Il le faut de toute façon, nous les artistes, nous devons partager, sinon cela crée des problèmes. Pour ce qui est du partage avec d’autres musiciens, j’ai eu une grande complicité avec Duke Ellington, Louis Armstrong, et aussi Beethoven ou Mozart qui sont mes maîtres.

Quel est l’héritage de la musique classique dans votre parcours artistique ?

Mais je suis un musicien classique ; j’ai décrété il y a des années que ma musique était la musique classique américaine. Je suis irrité quand j’entends des gens séparer le jazz et la musique classique "européenne". Il y a deux formes classiques : la musique américaine et la musique des compositeurs européens. Tous les grands jazzmen comme Gershwin ou Art Tatum ont assimilé Litz ou Beethoven ; Duke Ellington ne se considérait pas comme un jazzman.

Quelles sont vos influences musicales et quelle est votre inspiration ?

Toutes mes influences viennent de ma ville natale, Pittsburgh, en Pennsylvanie. Beaucoup de grands artistes étaient de Pittsburgh, comme Gene Kelly, George Benson, Art Blakey et même Andy Warhol. J’ai baigné dans l’art depuis tout petit. Et pour composer, je m’inspire de ma vie je me nourris de ce que je ressens. Mais actuellement il faut vraiment être différent ou extraordinaire pour réussir. Pour ma part je suis différent des autres, comme tous les artistes originaires de Pittsburgh d’ailleurs !

Lors des concerts, vous laissez part à l’improvisation, où tout est-il écrit et préparé ?

Tous les musiciens improvisent ; Dave Brubeck, et Monsieur Jahmal ! Même Mozart ou Bach improvisaient quand ils jouaient, mais on est obligé d’écrire pour les enregistrements.

On écrit les partitions pour laisser des traces. Mais attention, l’improvisation est un art qui se travaille pendant des années, basé sur tout le répertoire du jazz.

Pouvez-vous expliquer cette passion pour la musique ?

Ah j’ai commencé à jouer du piano à l’âge de 3 ans vous savez, donc je dirais que c’est la musique qui m’a choisi, et non l’inverse ; on ne choisit pas à 3 ans ; ma maman m’avait offert mon premier piano.

C’est un don aussi, et il faut bien en prendre soin ; c’est comme si vous possédez une Rolls ou une Porshe, il faut bien l’entretenir.

Vous avez longtemps joué en trio, avec beaucoup de succès, qu’en est-il maintenant ?

Oui en effet . Mais je trouve le terme trop réducteur ; je n’ai plus de trio actuellement. J’ai d’un côté une petite formation ou ensemble et autre plus grand; j’ai joué à la salle Pleyel (à Paris) avec un ensemble de 7 musiciens. Et ici à Bayonne je joue avec un "petit ensemble" piano, contrebasse, et batterie. Mais un petit ensemble peu sonner comme un grand orchestre !

L’entretien se conclut par un éclat de rire du maître Ahmad Jamal qui sera en concert ce soir samedi à 20h30 à la Maison des Associations de Glain


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