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Le JPB > Pays Basque 2008-04-05
Madouce Arraguas, Kriztian Mendiboure, Antton Etxeberri / Candidats aux cantonales
« Au premier tour, un vote cohérent abertzale de gauche a été privilégié »

Les élections sont derrière. Pour ceux qui n’ont pas franchi la porte du Parlement de Navarre, c’est le temps des bilans. Dans certains cantons, la plateforme abertzale Euskal Herria Bai a doublé les résultats qu’avaient faits les abertzale lors des rendez-vous électoraux précédents. Madouce Araguas, Kriztian Mendiboure et Antton Etxeberri candidats, respectivement, des cantons de Mauléon, Anglet et Saint-Palais, font un bilan positif.

Dans les cantons que vous représentez les résultats ont pratiquement doublé depuis 2001. Comment l’expliquez-vous ?

Antton Etxeberri : En Amikuze nous avons amélioré nos résultats de 55% par rapport à ceux de 2001. Je pense que c’est le fruit de sept ans de travail. A travers Amikutzu, Leia et d’autres luttes, les abertzale nous sommes, aux yeux des Amikuztar, les défenseurs du territoire. En plus, pendant la campagne, nous avons bénéficié d’un large comité de soutien.

Kriztian Mendiboure : A Anglet aussi nous avons eu le retour du travail réalisé sur le terrain, au niveau de la jeunesse, de la culture. Dans notre cas, le fait que nous soyons, moi et ma suppléante deux visages jeunes a certainement joué. C’était de nouveaux visages, un vrai changement.

Madouce Arraguas : Mauléon n’a pas vraiment une tradition abertzale, et pourtant nous avons récolté entre 9 et 10% des votes exprimés. Je pense, que ce résultat est dû à notre projet et aux propositions concrètes apportées par une équipe de campagne expérimentée. Le fait que nous n’ayons pas critiqué les autres candidats a tourné à notre avantage.

Cependant, dans les cantons d’Amikuze et de Mauléon, il semblerait que les élus soient indétrônables...

A.E.: Ce canton est très conservateur. A cela s’ajoute la personnalité de l’individu, Barthélemy Aguerre. Il est à la tête d’une trentaine d’entreprises différentes, dont Lur Berri, de la commission des routes du Conseil général, à partir desquelles il a développé un clientélisme. Ce qui fait qu’il est difficile de ne pas être de droite en Amikuze.

M.A : Jean-Pierre Mirande, lui, ne se détermine pas politiquement, donc les gens pensent qu’il n’est pas dangereux, que c’est une personne de consensus. Les histoires entre les partis de gauche lui ont été favorables.

Sur la Côte, le vote de gauche a gagné du terrain...

K.M. : Pour ce qui est du canton d’Anglet, je dirais que c’est la défaite de la droite, et non la victoire de la gauche. Si Gimenez a gagné c’est qu’il a été soutenu par Lasserre.

A Baigorri, une droite divisée a renversé Jean-Michel Galant. D’autre part, lors de ces élections, les coalitions avec les abertzale n’étaient pas très populairesŠ Le seul abertzale du Conseil général a eu le soutien de la droite. L’étiquette abertzale empêcherait-elle l’accès au pouvoir?

A. E. : Je ne le vois pas de cette manière. Dans le cas de Baigorri, il aura fallu mettre en marche toute la machine UMP-MoDem pour faire gagner M. Lambert de quelques dizaines de voix. Je dirais même que dans ce canton le vote abertzale est en progrès. C’est le cas dans les municipalités telles qu’Ustaritz ou Urrugne.

Ce qui fait défaut au mouvement abertzale, c’est la position des appareils politiques de gauche ou de droite au niveau du département. Si à Ustaritz il n’y a pas de maire abertzale c’est dû aux partis jacobins, qui ne veulent pas entendre parler du Pays Basque. Mais dans les cantonales, les abertzale ont gagné 4000 voix. Ceci dit, nous sommes dans l’incapacité de gagner des communes, mais les prochains scrutins s’annoncent bien.

Le fait qu’Alain Iriart ait fait un contrat avec Lasserre, et que son vote soit décisif pour que la présidence du Conseilgénéral revienne à un élu de droite représente tout ce qu’on ne veut pas en termes de projet politique. Cela est très révélateur d’une contradiction.

K.M. : Sur le fait que le vote abertzale fait peur, je pense qu’il fait de moins en moins peur. Les électeurs voient qu’EH Bai apporte des solutions. Et nous devons travailler dans ce sens ; on en a les moyens.

Quel bilan faites-vous du travail en commun entre abertzale ?

K. M. : Le fonctionnement d’EHBai a laissé beaucoup de liberté aux groupes de travail locaux et je le vois de manière très positive, parce que cela a permis d’impliquer les gens.

A. E. : Le bilan est très positif dans le sens où nous avons présenté un programme de la gauche abertzale dans l’ensemble des cantons du Pays Basque. En plus, cette plateforme répond à une demande des abertzale des sept provinces. C’est pourquoi elle devrait servir d’exemple pour les abertzale du Pays Basque sud. Mais également pour les élections municipales d’ici. Car au premier tour, la tendance a privilégié un vote cohérent abertzale de gauche. Et Anglet en est l’exemple. Si nous observons les municipales qui accusent une baisse du soutien à Villenave (qui avait des abertzale dans sa liste) et un vote clairement favorable à EH Bai aux cantonales.

Vous parlez d’un programme de gauche, mais envisagez-vous de vous joindre au parti de droite abertzale PNB ?

K.M. : Pour ces élections, ils n’ont pas voulu discuter avec nous. Alors que nous, nous serions prêts à le faire.

A. E. : Il me semble qu’il y a deux sortes d’élections. Les élections nationales françaises ou espagnoles et les élections locales. Une coalition avec la droite basque pour se présenter en tant qu’abertzale devant l’Etat, cela pourrait se faire pour les législatives. Toutefois, pour les élections locales, il me semble difficile de mettre en commun un programme, sachant que c’est un parti qui a appelé à voter pour des partis de droite.

Les élections sont passées, quel est votre rôle maintenant ?

A. E. : Les résultats prouvent que le travail des dernières années a payé et que nos idées ont avancé. Et c’est un travail qui est à maintenir, par le biais des dynamiques et des luttes qui existent dans nos cantons, que ce soit dans le monde associatif, social ou politique. Nous devons faire avancer notre projet de société par du concret. Au Pays Basque intérieur, ce travail doit être mené en relais avec les élus municipaux abertzale. Ils sont une quarantaine.

K.M. : Nous allons également voir ce que vont faire les élus qui avaient inclu des idées abertzale dans leur programme.

M. A. : Pour notre part, nous allons faire le bilan et réitérer notre volonté de travailler ensemble. C’est que le combat n’est pas fini; certaines zones ont connu des poussées de la droite.

Goizeder TABERNA


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