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Le JPB > Sujet à la une 2007-09-01
Zinemaldia, le festival international du film de Donostia, continue à souffler le chaud et le froid
·Une enquête sur la disparition d’un chef de l’ETA, la guerre en Irak ou la musique, sont au menu de la 55e édition

Le 55e festival du film de Donostia promet du 20 au 29 septembre, un scénario parfait.Toujours pas de crise de la cinquantaine pour ce rendez-vous international, en embuscade derrière Venise et Toronto, qui décline sereinement les valeurs du septième art sans forcer sur les paillettes. Humour, émotion, audace, musique, suspense, tragédie et enquête sont au menu de cette édition de Zinemaldia qui promet de souffler le chaud et le froid, comme l’indique d’ailleurs l’intitulé d’une nouvelle sélection proposée à Saint-Sébastien : "la fièvre glacée".Après la découverte souriante de la première comédie de Lars von Triers, The boss of it all, lors de l’édition passée, les organisateurs de Zinemaldia ont choisi d’explorer un peu mieux le mouvement rénovateur Dogma 95, avec lequel renouait le réalisateur danois et dont il est l’un des heureux inventeurs.

Une révolution dans le septième art que l’on pourra explorer à souhait à travers une trentaine de films réalisés depuis 1995 jusqu’à nos jours, en Suède, en Norvège, en Finlande, au Danemark ou en Islande. À côté de cette programmation venue du froid, le thermomètre devrait rapidement grimper du côté de la sélection officielle, parmi seize films en compétition pour la prestigieuse Concha d’or.Déjà, la rétrospective complète des ¦uvres d’Henry King donnera le ton, aux balbutiements éthiques et esthétiques d’Hollywood, d’une propension à dégainer son flingue et d’une authentique réflexion sur la violence. Il faut croire que les cow-boys trouvent toujours grâce aux yeux des réalisateurs, avec cette année encore, les thèmes inspirants de la guerre ou du crime, notamment dans la sélection officielle qui accueillera les cinéastes David Cronenberg, John Sayles, Wayne Wang, Nick Broomfield ou Manuel Poirier, et retrouvera des habitués de la compétition, comme Gracia Querejeta, Iciar Bollain, Nick Broomfield, John Sayles ou Simon Staho.

Enquête sur une disparition d’ETA

Mais la réalité dépasse aussi la fiction avec un documentaire, programmé en dernière minute dans la section Zabaltegi, qui ravivera quelques polémiques au Pays Basque.El año de todos los démonios (L’année de tous les démons), relance l’enquête sur la disparition d’Eduardo Moreno Bergaretche "Pertur", en juillet 1976, et casse la thèse populairement admise d’un règlement de comptes dû à des divisions au sein d’ETA.Le réalisateur dosnostiar Angel Amigo, lui-même ancien membre de l’ETA-pm et ami de "Pertur", avance dans son enquête la responsabilité d’un groupe néofasciste italien, à la solde des services secrets espagnols, pour expliquer la fin tragique du dirigeant de l’ETA.Une enquête menée comme la reconstruction d’un puzzle, malgré la disparition de nombreuses archives d’époque, et qui trouve de funestes pistes en Pays Basque nord, lorsqu’il s’agissait, pour les autorités espagnoles, d’abattre les membres de l’ETA réfugiés de ce côté de la Bidassoa.Un long-métrage qui ne devrait pas laisser le public de Donostia indifférent. De même que cet autre long-métrage, parmi la poignée de films basques programmés, dans lequel l’acteur Ramon Barea incarne un industriel gipuzkoar séquestré par l’ETA et qui tente de retrouver une vie normale. Premier long-métrage du réalisateur navarrais Diego Fandos, cette fiction intitulée Cosmos, concourt pour le prix Altadis - Nouveaux Réalisateurs.Enfin, sur le même thème de la clandestinité et toujours dans la nouvelle production basque, le documentaire Lucio des réalisateurs Aitor Arregi et Jose Mari Goenaga, peint le portrait attendrissant du Navarrais Lucio Urtubia, maçon exilé à Paris et anarchiste à la morale exemplaire, qui parvint à acculer la banque la plus puissante de la planète par la falsification massive de traveller’s checks.Cela sans rater un seul jour de travail, sans jamais garder un centime pour améliorer l’extrême dépouillement dans lequel il vivait avec sa famille, ce qui le rendait insoupçonnable pour les services de police.

De l’Irak à l’Afghanistan

La guerre en Irak et la vie quotidienne en Afghanistan seront représentées dans deux des dix-neuf films de la section officielle. Le 19 novembre 2005, à Haditha en Irak, des insurgés irakiens tuent un soldat américain très apprécié par ses pairs. Ces derniers s’en prennent alors à des civils et tuent 24 personnes : Battle for Haditha, du Britannique Nick Broomfield, propose un voyage cru au c¦ur de la guerre en Irak. Il sera projeté en compétition officielle face à quinze autres longs-métrages, dont Buddha collapsed out of shame, de l’Iranien Hana Makhmalbaf, qui raconte la lutte quotidienne d’une fillette afghane pour se rendre à l’école. Le Français Manuel Poirier, connu pour Western (prix du jury à Cannes en 1997), présentera La maison, comédie dramatique mettant en scène les acteurs Sergi Lopez, Bruno Salomone et Barbara Schulz. L’Europe sera aussi représentée par le Danois Simon Staho, avec Daisy Diamond et l’Allemand Hans Weingartner avec Free Rainer. Très attendu, le cinéaste canadien David Cronenberg ouvrira le festival avec Eastern Promises, thriller au c¦ur du crime organisé londonien avec l’actrice australienne Naomi Watts, le Français Vincent Cassel et l’Américain Viggo Mortensen. Plusieurs films hispanophones seront en compétition, comme c’est souvent le cas à Saint-Sébastien, en marge de la section Horizontes qui ouvre grand les portes de l’Europe au monde hispanophone.Ce sera le cas des films Encarnacion, de l’Argentine Anahi Berneri et Mataharis et Siete meses de billar francés des Espagnoles Iciar Bollain et Gracia Querejeta. Le cinéma asiatique sera représenté par le Coréen Kim Mee-Jeung, avec Shadows in the palace et le réalisateur de Hong-Kong Pang Ho-Cheung, avec Exodus. Trois films seront présentés hors compétition, dont le très attendu The inner life of Martin Frost, de l’écrivain américain Paul Auster, qui sera également président du jury de cette édition. On découvrira également le documentaire Earth, d’Alastair Fothergill et Mark Linfield et le film qui clôturera le Festival, Flawless, de Michael Radford. Preuve d’un renouveau au sein de Zinemaldia, six des films en compétition seront également candidats pour le prix des nouveaux réalisateurs.

Reste qu’une sixième grande section est ouverte au sein du festival international, illustrée elle aussi cette année, par une affiche d’Oscar Mariné, l’un des infographistes les plus reconnus au monde. Cette deuxième rétrospective, moderne cette fois, est consacrée à l’¦uvre du réalisateur français Philippe Garrel, figure indépendante du cinéma français, héritier direct de la nouvelle vague, mais aussi de Robert Bresson et Jean Eustache.Doté d’un budget de 6 millions d’euros, Zinemaldia attend cette année pas moins de 10000 professionnels aux abords de la Concha.



Une rétrospective complète d’Henry King
Henry King (1892-1982) est l’un des grands pionniers du cinéma américain. À partir de 1917, période du cinéma muet, il travaille pour différents studios et entame en 1930 sa collaboration avec la 20th Century Fox, studio avec lequel il développe la majeure partie de son ¦uvre postérieure. Il apporte au western une réflexion sur la violence aussi juste que dans The Gunfighter (La cible humaine / L’homme aux abois, 1950) et The Bravados (Bravados, 1958). Il excelle dans le cinéma d’aventure avec The Black Swan (Le cygne noir, 1942) ou Captain from Castile (Capitaine de Castille, 1947). Il adapte, avec respect, aussi bien Hemingway que Scott Fitzgerald. Dans le mélodrame, il alterne des récits très crus comme Beloved Infidel (Un matin comme les autres, 1959) et Tender is the Night (Tendre est la nuit, 1961) avec de grands succès populaires de l’époque, The Song of Bernadette (Le chant de Bernadette, 1943) et Love is a Many Splendored Thing (La colline de l’adieu, 1955), tous deux avec Jennifer Jones. Il pratique avec un style personnel le genre dit américain et donne une vision globale de son pays avec des films qui, bien que soumis à la politique de production de la Fox, gardent toujours un regard personnel. La rétrospective complète sera accompagnée d’un ouvrage édité par le Festival et la Cinémathèque espagnole dans lequel différents spécialistes détaillent l’¦uvre riche, occulte et suggestive de King.



Le cinéma nordique, humain et incisif
Nouvelle section ouverte au sein de Zinemaldia, Fièvre glacée ou Fiebre helada, proposera pendant dix jours une sélection d’une trentaine de films réalisés depuis 1995 jusqu’à nos jours, venus de Suède, Norvège, Finlande, Danemark et Islande. En 1995 est né ce qui est à ce jour le dernier manifeste cinématographique de dimension internationale et qui aboutit au mouvement rénovateur Dogma 95. Ce manifeste né au Danemark a donné lieu à une vingtaine de films internationaux et à une révolution dans la façon d’aborder le cinéma à l’heure du changement de siècle. Mais Dogma n’a pas été l’unique centre d’attention du cinéma du nord de l’Europe, qui dans les quinze dernières années s’est révélé comme l’un des territoires les plus à même de présenter, avec sa propre personnalité, les incertitudes de l’être humain au début du XXIe siècle. Une vision moderne et incisive de la société qui reprend les enseignements de classiques comme Carl Th. Dreyer et Ingmar Bergman, a consolidé des réalisateurs de renommée mondiale comme Lars Von Trier et Aki Kaurismäki, et a fait connaître une nouvelle génération de cinéastes comme Thomas Vinterberg, Susanne Bier, Per Fly, Simon Staho, Lukas Moodyson, Hans Peter Molland, Baltsar Kormákur, Anders Thomas Jensen ou de nouvelles révélations, Erik Richter Strand, Peter Schonau Fog et Ragnar Bragason. Fiebre helada (Cold Fever), reprenant le titre du film de Fridrik Thor Fridriksson de 1995, offrira un panorama de ce cinéma d’apparence retenu, qui cache des drames personnels d’une grande intensité, qui enquête avec les nouvelles possibilités offertes par une image libérée de ses règles, qui révèle un volcan de créativité sous les terres glacées.



Lou Reed attendu à Zinemaldia avec le film ŒBerlin’
Lou Reed sera présent à Zinemaldia et jouera peut-être quelques morceaux pour présenter le film qui retrace sa dernière tournée. C’est en tout cas ce qu’a affirmé son copain de longue date, Julian Schnabel, réalisateur du film intitulé Lou Reed Berlin, qui devrait être présenté mercredi à la Mostra de Venise. Le festival de Donostia propose en effet trois films tournés vers la musique dans la programmation des "Perles" au sein de la section Zabaltegi. Quelques-uns des films les plus remarqués ou primés dans les principaux festivals internationaux constituent la section ŒZabaltegi - Perles’ de Zinemaldia. Ces films, déjà récompensés par les jurys ou lauréats de la critique internationale aux festivals de Sundance, Berlin, Cannes ou Locarno, offriront un panorama du cinéma le plus intéressant de l’année. Avec à la clé, près de 100 000 euros de prix et de nouvelles distinctions. Lady Chatterley de Pascale Ferran, Caramel de Nadine Labaki, L’avocat de la terreur, de Barbet Schr¦der (auquel le festival consacrait l’an dernier une succulente rétrospective), Death at a funeral (Joyeuses funérailles) de Frank Oz, ou encore Les Méduses d’Etgar Keret et Shira Geffen qui s’apprête à sortir sur nos écrans, sont parmi les films qui seront présentés cette année dans cette section des "Perles". Avec en prime cette année, trois "Spéciales" hors compétition, liées entre elles par la musique, qui seront projetées au théâtre Victoria Eugenia, rouvert après dix ans de travaux, et désormais dévolu à Zinemaldia avec ses 600 places.

Lou Reed Berlin

C’est dans ce cadre que sera présenté le film Lou Reed Berlin, comme le titre éponyme de l’album du chanteur New Yorkais, publié en 1973. Un album que le célèbre compositeur et interprète voulait déjà voir à l’époque comme un "film musical", dévoilant sa sombre beauté dans l’histoire tragique d’un couple de junkies. Un album délicat, considéré aujourd’hui comme un chef-d’¦uvre, mais qui fut en son temps violemment rejeté par la critique et le public. Lou Reed, qui a son petit caractère comme le sait bien le public de Donostia qui l’a accueilli il y a deux ans au Kursaal, avait donc refusé de l’interpréter en public, jusqu’à l’année dernière. Lou Reed joue, en direct et pour la première fois dans son intégralité, son album mythique Berlin, accompagné par une trentaine de musiciens et chanteurs, parmi lesquels le guitariste originel du disque, Steve Hunter, et des invités comme le chanteur Antony. Julian Schnabel, qui a mis en scène les concerts, a filmé cet événement qui s’est prolongé cet été lors d’une tournée européenne interrompant pour cela le tournage du film Le scaphandre et le papillon, primé depuis au festival de Cannes et présenté, en compétition, dans cette même sélection des Perles. Bref tout finit bien, en espérant que Lou Reed montre ses lunettes noires sur la Concha.

La pop des Beatles

A découvrir également, Help, le second des deux films que Richard Lester a réalisés avec Les Beatles. Une comédie symbolisant le cinéma le plus libre, fou et pop des années 60, mais dans une version restaurée en numérique, avec toute la splendeur originale de ses couleurs et de sa bande-son. Dans ce cadre parfait sera présenté Fados, le dernier film musical de la trilogie consacrée à la chanson urbaine que Carlos Saura a entamé avec Flamenco (1995) et Tango (1998). A noter que Control, le film du photographe de rock Anton Corbijn consacré au chanteur de Joy Division, complète cette thématique musicale dans la section des Perles, déjà primé à Cannes, et à nouveau en compétition.


 
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