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Le JPB > L'opinion > Tribune Libre 2007-08-02
Amaia FONTANG / Syndicaliste de LAB et militante féministe
"Pour que la fête soit plus belle": police partout...?

A la veille des fêtes de Bayonne, les autorités municipales nous font savoir que désormais, il y aura tolérance zéro pour les déviants qui "ne respectent pas l’esprit de la fête ".

Pour que "la fête soit belle", on nous promet des policiers partout, des caméras aux quatre coins de la ville.

Bien sûr, on ne peut que se réjouir du fait que Monsieur le Maire ait enfin entendu les manifestations de colère des groupes de femmes qui, depuis des années, dénoncent les violences sexistes dans les fêtes, et plus particulièrement les nombreux viols qui sont commis chaque année : ceux qui ont fait l’objet d’une démarche auprès de l’hôpital mais dont on ne peut jamais connaître le nombre, mais aussi tous ceux pour lesquels les victimes ne portent pas plainte!

Les violeurs doivent répondre de leurs actes et il est bien de rappeler à chacun que "le viol est puni de 15 ans d’emprisonnement".

La solution est-elle pour autant de placer une caméra et un policier à chaque coin de rue?

Verbaliseront-ils les mains aux fesses, les vannes machistes, les injures sexistes?

Mais surtout, pourront-ils éviter que dans un recoin, en un rien de temps, une femme se fasse violer ?

Chacune d’entre nous pourrait l’espérer...

Et pourtant, le problème de fond demeure : quelle société peut permettre que les femmes, parce qu’elles sont femmes, ne puissent circuler librement et faire la fête en toute tranquillité ?

Que des festayre, qui sont témoins de gestes ou comportement sexistes, ou plus grave encore, qui passent à côté d’une scène de viol puissent ne se rendre compte de rien ou ne pas vouloir s’en mêler?

Non, le problème des agressions sexistes pendant les fêtes, cela ne concerne pas que la police et la justice; c’est l’affaire de tout le monde !

Au milieu de la fête même, réagir, montrer son indignation face à des comportements inadmissibles et plus encore, lorsque l’on pense qu’une femme est en difficulté, ne pas passer son chemin... chacun et chacune d’entre nous doit pouvoir le faire!

Bref, la responsabilisation de toutes et tous, l’apprentissage d’un "savoir-fête" différent.

Les agissements sexistes pendant les fêtes sont possibles parce que notre société n’est toujours pas égalitaire, parce que les comportements sexistes sont tolérés voire acceptés tout au long de l’année: "une vanne macho, c’est pas bien grave, tu n’as vraiment pas d’humour!"... "ça n’a pas été bien loin, il lui a juste mis la main aux fesses!... "tant d’histoires pour un mot malheureux"... "elle n’avait qu’à pas le provoquer!"...

Pour moi, militante d’un syndicat qui travaille depuis longtemps et toute l’année contre les discrimations et les violences envers les femmes au travail mais aussi dans la sphère privée et publique, au-delà des réponses ponctuelles, c’est un véritable changement de mentalités, en profondeur, qu’il faut susciter. Changement de mentalités qui passe tout d’abord par une éducation non sexiste et une égalité de droits, si nous voulons construire de nouveaux rapports hommes-femmes basés sur le respect mutuel et non sur la domination des uns sur les autres.


 
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