Les candidats ont tenu leurs dernières réunions publiques hier soir. Même si certains ont prévu d’aller distribuer des tracts en ce jour de veille d’élections, les dés sont jetés.
Au lendemain des élections présidentielles, il y avait comme un sentiment que les jeux étaient faits d’avance. Les candidats ont fait leurs marchés, leurs réunions publiques, leurs tours de quartier et leurs actions "coup de poing" pour les abertzale. Mais au bout du compte, ils n’ont fait que remplir un contrat, sans grande conviction, ni grande mobilisation. Les grandes figures de la politique française, n’ont pas non plus visité nos contrées, à l’exception de François Bayrou venu en voisin béarnais.
Si les candidats en poste ont insisté sur le fait qu’ils auraient une oreille plus attentive auprès d’un gouvernement de leur couleur, les opposants en revanche ont joué la carte de la pluralité des idées, du contre-pouvoir ou de la spécificité basque.
Comme dans le reste de l’hexagone, l’emploi et le logement ont été encore une fois les axes principaux de la campagne, chacun y apportant ses propres réponses.
Néanmoins les sujets locaux ont pris le dessus. L’arrêt du projet de la Transnavarraise a fait l’unanimité des candidats, même si chacun l’a dit à sa façon. La reconnaissance de langue basque et la signature de la Charte européenne des langues minoritaires ont également fait l’unanimité. Cette législature risque fort d’être celle où la langue basque obtiendra un statut public comme s’y était engagé le nouveau président de la République.
Dans les terres de l’intérieur, pas un candidat ne s’est prononcé pour la plantation des OGM en plein champ, le "moratoire" sur ce terrain-là étant évoqué par tous les candidats, estimant que les expériences doivent être réalisées en milieu confiné.
D’autres sujets, comme la Chambre d’Agriculture du Pays Basque, la consultation pour une institution Pays Basque ou les nouvelles voies TGV n’ont pas obtenu l’assentiment de tous les candidats. Sur 37 candidats, la moitié s’est déclarée favorable à l’organisation d’un référendum sur le département Pays Basque, notamment sur la basco-béarnaise où la majorité des candidats s’y sont dits favorables.
Droit de réponse
Sur le TGV, les positions qui étaient connues avant la campagne n’ont pas varié. Michèle Alliot-Marie pour sa part a précisé qu’elle restait défavorable à la création d’une nouvelle ligne. Raison pour laquelle elle a été critiquée par sa concurrente Sylviane Alaux. Usant de son droit de réponse, Michèle Alliot-Marie rappelle que son opposition à une nouvelle ligne pour le TGV est "constante et répétée depuis plus de 10 ans". Elle précise qu’elle l’a notamment réitérée publiquement à plusieurs reprises depuis le mois de janvier. "Le TGV peut parfaitement passer sur la ligne existante sans perdre plus d’une minute trente entre Bayonne et la frontière, tout en préservant l’environnement".
Demain dimanche, jour de vote. Les candidats qui auront obtenu 12,5% des inscrits, qui devraient se situer selon la participation autour des 20% des votants, obtiendront le ticket pour la finale de dimanche prochain, à moins qu’un candidat n’obtienne plus de la moitié des voix parmi les votants.
Si le premier tour a été assez fade, on craint le pire pour ce second tour. Il restera à voir pour qui se désisteront les perdants du premier tour. Finalement... peut-être qu’il y aura un peu de piquant dans cette campagne.
