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Le JPB > L'opinion > Tribune Libre 2007-06-09
Laurent CAUDINE / Artisan d’Art à Moncayolle
Ethnocide, écocide, suicide

L a biodiversité est une expression nouvelle. Elle date du temps où on a commencé à se rendre compte que l’homme prenait l’ascendant sur la nature au point de devenir le mammifère le plus nuisible que la planète ait connu.

Il y eut un temps, pourtant, du temps de la préhistoire, où la nature et les humains ne faisaient qu’un. Les hommes, les animaux, les poissons, les insectes, les végétaux menaient une lutte pour la survie. Nous étions des êtres vivants comme les autres. Mais un jour est venu où l’homme dieu décida avec promptitude de prendre son indépendance.

Des humains décidèrent un beau jour que c’était eux les chefs. D’abord en expliquant à certains de leurs congénères qu’ils étaient trop noirs, trop nombreux, trop là, trop ici, trop ceci, trop cela. C’est dans cette merveilleuse période que l’on a torturé, violé, massacré, ébouillanté, écorché et j’en passe.

On ne se posait pas encore trop de questions et finalement dans ce combat intrahumain, les animaux, les fleurs, l’air pur, regardaient cela avec de la distance et suivaient leur "bonhomme" de chemin.

C’est aussi dans cette période que l’on a soumis de nombreux peuples, dénigré des cultures comme la culture basque et sa langue, l’euskara, ou bien encore la langue occitane. Un beau jour pas très beau finalement, des humains décidèrent définitivement qu’ils seraient les chefs de toute la planète et pourquoi pas, plus tard, de toutes les galaxies, parce que c’était eux les plus forts, les plus intelligents et les plus beaux.

Un moche jour finalement, disons le clairement, les humains décidèrent sans concertation de discriminer et de faire l’inventaire de ce qui était à garder et de ce qui était à jeter parmi tout ce qui n’était pas humain.

Bon ! Les ours, on s’en fiche ! cet insecte, à la poubelle, ça ne sert à rien ! Cette fleur, c’est une "mauvaise herbe", au panier ! Circulez, il n’y rien à voir!

Après l’ethnocide, après le génocide, il manquait l’écocide. Voilà, on y arrive !

Le résultat est éloquent, en plus de la misère humaine, chaque année, entre 17 000 et 100 000 espèces disparaissent de notre planète, et un cinquième de toutes les espèces vivantes pourrait disparaître d’ici 2030. Les espèces actuellement pêchées (poissons et crustacés) pourraient toutes disparaître vers la moitié du siècle sans mesure supplémentaire de préservation. Nous vivons actuellement la sixième crise biologique, inédite par sa cause unique, l’activité humaine, ainsi que par la rapidité du phénomène : le rythme de disparition étant de 100 à 1 000 fois plus élevé que le rythme naturel.

Cette manière, productiviste et ultralibérale, d’appréhender la gestion du monde va nous conduire à la catastrophe. En cette veille d’élections, que chacun tire ses propres conclusions.


 
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