La CFDT s’interroge sur les retraites et reste floue sur ses solutions
·La délégation Pays Basque du syndicat CFDT tenait hier un débat sur le sujet des retraites
La délégation de la CFDT Pays Basque tenait hier une conférence pour faire le point sur le dossier des retraites en présence de Philippe Schneider, chargé de mission pour l’Union Régionale CFDT sur la protection sociale et les retraites. Cette réunion fait partie d’un processus de consultation de ses membres sur des sujets importants, instauré à partir de 2003. Ce même genre de réunion se tient actuellement dans tout l’hexagone et a pour but de définir la position du syndicat sur le sujet brûlant des retraites avant les négociations avec l’Etat dans les mois à venir.
Philippe Schneider a présenté un état général de la situation avec des données démographiques, financières,... avant de conclure sur les options existantes pour sauver le régime par répartition. "Le dernier rapport du Conseil d’Orientation des retraites (COR) de 2006 signale un pic problématique pour 2010. Ensuite selon les projections, qui dépendent pour beaucoup de la démographie, soit le problème persiste et s’amplifie soit il faiblit légèrement. Quoi qu’il en soit, la situation explosera en 2030", a expliqué Philippe Schneider. Dès lors plusieurs solutions s’offrent aux Français selon le délégué régional CFDT, "soit on arrive à un rapport de force pour définir de nouvelles recettes, comme la taxation des dividendes, soit nous ne sommes pas capables d’établir ce rapport de force et alors il faut augmenter les cotisations, ou augmenter la durée du travail, ou bien baisser les pensions". Seul sur ce dernier point, la CFDT a une position arrêtée, et "il est hors de question de baisser les pensions".
Processus libéral
Le syndicat admet que la large élection de Sarkozy va entraîner la France dans un processus libéral. Dès lors l’option taxation des dividendes des produits financiers paraît écartée, car les membres de la CFDT ne semblaient pas vraiment croire hier à un soulèvement de la population française sur ce sujet. Philippe Schneider précisait pourtant que "le fric existe, et il faut juste savoir si aujourd’hui les salariés sont prêts à se battre."
Les membres de la CFDT présents hier semblaient très partagés sur les solutions restantes entre l’augmentation des cotisations ou l’allongement de la durée du travail. Ce n’est pour l’instant que le temps de la réflexion, et le positionnement de la CFDT devrait être connu en fin d’année, car comme avait dit le gouvernement Fillon, "les partenaires sociaux devront proposer leurs solutions retraites au premier trimestre 2008." Cependant Philippe Schneider ne cachait pas son inquiétude hier sur les dernières déclarations de Fillon qui souhaiterait maintenant "entériner une solution avant la fin 2007". Suivant le processus actuel de la CFDT, il paraît clair que ce syndicat serait pris de court dans ce processus et la consultation populaire pourrait vite être arrêtée pour passer rapidement à l’action.
Accélération du calendrier
On se souvient que c’est justement ce manque de consultation qui avait fait perdre des adhérents en 2003 à la CFDT, lorsque les dirigeants du syndicat avaient ratifié les accords sur les retraites, alors que certains de ses adhérents y étaient opposés. "Au Pays Basque nous avions perdu 150 adhérents sur les 5 000, dont des responsables, et beaucoup sont partis vers la CGT", avoue Jean-Baptiste Etcheto, délégué Pays Basque de la CFDT.
La position actuelle de la CFDT sur les retraites ne semble donc pas aujourd’hui bien précise. Même si la consultation populaire est une bonne chose en soi, le syndicat serait bien inspiré de se positionner rapidement et de proposer quelques solutions concrètes, au risque d’être pris de court par le calendrier.
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