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Le JPB > Culture 2007-04-25
Glamour et avalanche de nouveaux noms en compétition au 60e Festival de Cannes
·Aux côtés des grands noms, plus de la moitié des cinéastes en compétition dans l’édition 2007 n’ont jamais brigué la Palme d’or

Le Festival de Cannes célèbre sa 60e édition en pariant sur le renouveau, car plus de la moitié des cinéastes en compétition n’ont jamais brigué la très convoitée Palme d’or : ils affronteront des signatures de renom, Quentin Tarantino, Wong Kar-wai ou Emir Kusturica. Comme c’est la tradition, une touche de glamour viendra des stars de Hollywood, en particulier grâce au casting étincelant du dernier film de Steven Soderbergh, Ocean’s 13, montré en avant-première mondiale, hors compétition. Les flashes devraient se déchaîner au passage de Catherine Zeta-Jones, George Clooney, Matt Damon, Brad Pitt, Al Pacino et Andy Garcia. Car le Festival aura largement son lot de stars et de valeurs reconnues. Objet d’innombrables rumeurs, le nouveau film du réalisateur chinois de Hong Kong, Wong Kar-wai, My blueberry nights, ouvrira ainsi la compétition le 16 mai, en mettant à l’écran Jude Law et la chanteuse américaine de jazz Norah Jones, dans son premier rôle au cinéma.

Aux côtés des nouveaux visages, on retrouve des habitués de Cannes tels le Serbe Emir Kusturica (Promise me this) pour la cinquième fois en lice et avec deux Palmes d’or à son actif, contre une pour les Américains Gus Van Sant (Paranoid Park) et les frères Coen (No country for old men). Un autre Américain, Quentin Tarantino, fait son grand retour en compétition avec Death proof, 13 ans après la Palme d’or à Pulp fiction. Trois ans après sa Palme d’or pour Fahrenheit 9/11, l’Américain Michael Moore revient, lui, hors compétition avec le documentaire Sicko.

Etonnement

Dévoilée jeudi dernier à Paris, la liste des 22 films en compétition dans moins d’un mois (16-27 mai) a étonné, avec 13 longs-métrages signés par des nouveaux venus en compétition officielle. Parmi eux figurent les trois représentants français. Catherine Breillat, habituée aux polémiques depuis son opus Romance avec l’acteur porno Rocco Siffredi, présente Une vieille maîtresse. Christophe Honoré dévoilera son troisième film, la comédie musicale Les chansons d’amour et Julian Schnabel présentera Le scaphandre et le papillon.

Les autres cinéastes qui feront leurs débuts en compétition sont Raphaël Nadjari, Marjane Satrapi célèbre auteure iranienne de la BD Persépolis qu’elle a transposée en film d’animation avec son coréalisateur français Vincent Paronnaud, Fatih Akin, Lee Chang-dong, Cristian Mungiu, Béla Tarr, David Fincher, Ulrich Seidl, Kim Ki-duk et Andrey Zvyagintsev. "Nous avons voulu mêler héritage et modernité, grandes signatures et jeunes pousses", a déclaré à la presse le président du Festival, Gilles Jacob. Le directeur artistique Thierry Frémaux prend donc plus de risques qu’à l’accoutumée avec une sélection dont il assume l’entière responsabilité pour la quatrième fois. Pour fêter le 60e anniversaire du festival, un film composé de sketches signés par 35 cinéastes de renom (Roman Polanski, Wim Wenders, Theo Angelopoulos...), sera projeté le 20 mai. Des hommages seront rendus aux réalisateurs français Claude Lelouch, italien Ermanno Olmi et allemand Volker Schlöndorff, à la comédienne britannique Jane Birkin et à l’Américain Henry Fonda. Cette année la Palme d’or revenue en 2006 au très engagé Le vent se lève du Britannique Ken Loach -, sera décernée par un jury présidé par son compatriote, l’irrévérencieux cinéaste Stephen Frears. Il sera marqué par une parité femmes-hommes, avec notamment les actrices portugaise Maria de Medeiros et chinoise Maggie Cheung, le comédien français Michel Piccoli et l’écrivain turc Orhan Pamuk.



Thierry Frémaux, l’anti Citizen Cannes
R. F.

Inconnu du grand public mais tout-puissant dans le petit monde du cinéma, Thierry Frémaux choisit les films en sélection officielle au festival de Cannes, un véritable marathon que savoure ce Lyonnais bien plus cinéphile que mondain. Rencontré deux mois avant le coup d’envoi de la 60e édition, le directeur artistique du plus grand festival de cinéma du monde boit des cafés doubles, la barbe naissante et l’¦il sur un portable qui ne cesse de sonner. Ce "sélectionneur de fond" de 46 ans voit 4 à 6 films par jour et "800 par an" dans ses bureaux parisiens et jusqu’en Corée ou au Brésil où il "hume" les nouveaux talents.

Un marathon pour lequel il faut "être en forme, manger léger, ne pas boire et bien dormir", dit-il, confiant dans un sourire furtif, que ses enfants âgés de deux et quatre ans, lui "disent un peu ŒBonjour monsieur !’ en ce moment". Subit-il des pressions ? La réponse fuse : "Non. Ni pressions ni petits cadeaux". "Quand un metteur en scène ou un producteur me dit Œtu vas recevoir mon film, c’est le plus beau jamais réalisé dans l’histoire du cinéma’, je n’appelle pas ça de la pression !". Toutefois, sur 80 à 100 films français candidats par an, seuls trois iront en compétition, alors "tout le monde est tendu". "Mais nos choix sont toujours respectés", dit-il.

Cette crédibilité repose sur un patient "travail de relations" avec des cinéastes dont certains, Terrence Malick, Wong Kar-wai, Clint Eastwood, sont devenus des proches. Sensible aux affres des créateurs, il vit mal la froideur de l’accueil réservé en 2003 à Mystic river d’Eastwood ou Selon Charlie de Nicole Garcia l’an dernier. "Ailleurs, à partir de trois bons films on dit Œle festival est réussi’, à Cannes, on s’attend à deux chefs-d’¦uvre par jour !", se console-t-il.

Sirènes d’Hollywood

A son arrivée en 2001, Thierry Frémaux a eu à c¦ur de faire revenir les majors américaines et d’ouvrir le festival au cinéma de genre, à l’animation. Pour certains, il a parfois cédé aux sirènes mercantiles d’Hollywood en accueillant hors compétition, les blockbusters Matrix ou Da Vinci Code. Pour d’autres, il doit faire plus de place aux nouveaux talents, dans un festival souvent vu comme le "rendez-vous des cinéastes confirmés" tels que Pedro Almodovar, Nanni Moretti ou les frères Coen. Emmanuel Burdeau, rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, juge "énorme" de s’être "imposé dans la sérénité à un poste aussi convoité". "Succéder à Gilles Jacob, à la fois grand diplomate et grand cinéphile appartenant à la génération de la Nouvelle vague, était une tâche redoutable". Gilles Jacob, directeur artistique de Cannes pendant près d’un quart de siècle et aujourd’hui président, se dit satisfait : "Il réussit ses sélections". "Il a le plus beau métier du monde".

Dans les années 1990, Thierry Frémaux, intello affable qui se voit volontiers comme un "héritier", s’était déjà vu léguer la direction de l’institut Lumière, la cinémathèque de Lyon, qu’il a conservée. Il y était entré comme bénévole, pendant ses études en histoire sociale du cinéma. Aujourd’hui, ce féru de judo, qui aime jardiner et se lie avec des écrivains cinéphiles, de Jim Harrison à Salman Rushdie, regrette de n’avoir plus le temps de parcourir son "pays de c¦ur", l’Argentine. Né le 29 mai 1960 à Tullins-Fure (Isère) dans une famille de quatre enfants, il dit avoir hérité d’un père ingénieur à EDF, une "forte notion de service public". "On se sent parfois vivre une vie très égoïste", dit-il en baissant la voix "heureusement les artistes sont là, car ils vous parlent du monde". "Le 1er juin, je suis Œnobody’... ça remet les choses en perspectives !", s’amuse-t-il peu avant d’être à nouveau happé par le tourbillon de sa journée.


 
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