Devrait-il être chose plus facile et plus agréable que le voyage de Bayonne à Biarritz ?

Deux services d'omnibus et d'innombrables voitures s'offrent aux promeneurs, enfin le jeune chemin de fer, emporte à chaque départ près de 400 voyageurs. Eh bien! malgré tant de moyens, Biarritz dans certains jours est pour Bayonne aussi inaccessible que la proverbiale Corinthe. Pour se rendre compte de la stricte vérité de notre assertion, il faudrait s'être trouvé sur les glacis, lundi dernier, jour de cavalcade à Biarritz. L'entrée de la gare était obstruée par une foule compacte et impatiente ; chacun voulant entrer, prendre son billet et s'engouffrer dans le passage étroit que défendait une garde nombreuse ; de là des poussées épouvantables, des femmes s'évanouissant, des enfants sur le point d'être étouffés ; enfin plus d'un millier de personnes ont dû prendre le parti de renoncer à un plaisir hérissé de tant de difficultés. Il y a là une lacune à combler : on nous opposerait vainement le grand nombre de voyageurs transportés dans l'après-midi ; il n'en est pas moins vrai qu'une organisation meilleure eût permis d'en transporter un plus grand nombre et que les voyageurs eussent conservé de leur excursion un souvenir plus agréable que celui qui leur en est resté. Nous sommes persuadés qu'il suffirait de bien peu de choses pour tout modifier. Nous conseillons d'abord le déplacement des guichets qui gênent l'entrée et nous les voudrions aussi garnis d'une grille d'approche. Que l'administration du chemin de fer y songe, il est de toute importance pour elle de faire en sorte que le public puisse aborder ses wagons autrement qu'à coups de poings.