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Le JPB > Sujet à la une 2007-03-16
Questions aux candidats

L ’association des Rencontres des langues et cultures régionales ou minoritaires et le Bureau européen pour les langues les moins répandues ont interrogé les candidats à l’élection présidentielle sur la question des langues et cultures régionales.

Les questions ont été envoyées à François Bayrou, Olivier Besancenot, Marie Georges Buffet, Corinne Lepage, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, Dominique Voynet, Philippe de Villiers. N’ont pas répondu Nicolas Sarkozy et de Villiers. Les autres candidats ont répondu positivement à tous les points, à l’exception de Corinne Lepage qui n’a pas répondu à la question des médias. Dominique Voynet a joint une lettre aux réponses et François Bayrou ainsi que Ségolène Royale n’ont pas répondu au questionnaire, mais ont joint un texte.

1.-Législation. "Je m’engage à mettre en place les conditions juridiques permettant la reconnaissance des langues des régions de France et à assurer leur avenir social".

2.-Enseignement. "Je m’engage à faire voter une loi : pour généraliser l’offre d’enseignement des langues régionales, pour offrir à tous la possibilité de suivre un enseignement bilingue précoce français/langue régionale, à parité horaire, pour légaliser et soutenir le développement de l’enseignement immersif précoce en langue régionale".

3.-Médias audiovisuels. "Pour assurer la présence des langues régionales dans les médias audiovisuels, je m’engage à ce que soit créée une chaîne publique de radio dans chacune des langues régionales, soit créée une chaîne publique de télévision dans chacune des langues régionales, à parité horaire avec le français".

4.-Cultures régionales. "Dans le domaine de l’enseignement, je m’engage à généraliser la prise en compte des civilisations et cultures portées par les différentes régions (histoire, littérature, beaux-arts, arts populaires, musique, sport...)"

5.-Transfert de compétences. "Afin de mettre en place la politique des langues et cultures régionales, pensez-vous qu’il est nécessaire de transférer les compétences vers les régions ou collectivités avec des moyens correspondants, dans les domaines suivants : enseignement des langues et cultures régionales, culture ( création, diffusion, patrimoine...), médias audiovisuels".

6.-Application du droit international : Vous engagez-vous à signer et ratifier les conventions européennes et internationales relatives aux droits des langues et cultures régionales?

Une pétition peut-être signée sur le site internet de l’association: www.desdroitspournoslangues.org

 

Dominique VOYNET | Les Verts

"Je feria modifier la Constitution"

E n 1992, l’article 2 de la Constitution française a été modifié pour y ajouter que "la langue de la Républiques est le français". Le Garde des sceaux de l’époque avait certifié aux parlementaires que cette précision avait uniquement pour but de lutter contre les risques d’hégémonie de l’anglais et qu’elle ne nuirait en rien aux langues régionales. Il n’en fut rien ; ainsi dans son avis du 24 septembre 1996, le Conseil d’Etat a conclu à l’impossibilité de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires du fait de son incompatibilité avec l’article 2, qui stipule que la langue de la République est le français.

Depuis lors, les Verts demandent la révision de l’article 2 dans un sens favorable aux langues régionales. En tant que sénatrice, j’ai ainsi déposé en février 2005 un amendement, malheureusement rejeté, demandant la révision de l’article 2 et de l’article 34 en ces termes : Article 2 : compléter le principe "La langue de la République est le français" par : "Les langues régionales de France sont officielles dans leurs territoires respectifs. La richesse des différentes modalités linguistiques de la France est un patrimoine culturel qui sera respecté et protégé de façon particulière."

Article 34 : ajouter aux principes fondamentaux contenus dans l’article 34 celui de "la conservation et la protection juridique des langues régionales de France, qui forment avec le français le patrimoine linguistique de la nation."

Dans mon programme pour les élections présidentielles, le Contrat écologique, je réitère mes demandes de révision de l’article 2, de l’officialisation des langues régionales, du développement de leur enseignement, de la création d’une chaîne publique de radio et télévision en langues régionales et bien sûr de la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

Depuis leur création, les Verts soutiennent activement les initiatives destinées à promouvoir l’apprentissage des langues régionales et à protéger la diversité linguistique. Ce combat en faveur de la diversité culturelle et du fédéralisme, les Verts le mènent également en partenariat politique avec deux fédérations de partis régionalistes : l’ALE au niveau européen, avec laquelle les Verts forment un groupe commun au Parlement et la fédération "Régions & Peuples Solidaires" au niveau hexagonal.

En Octobre 2005, au bureau du Parlement européen à Paris, les Verts et "Régions & Peuples Solidaires" ont ainsi rendu publique une déclaration, dans laquelle ils expriment leur volonté commune de voir la France évoluer vers un système fédéral soucieux du respect et de la promotion des langues et cultures régionales.

L’officialisation des langues régionales en France ainsi que leur protection juridique relèvent d’un impératif éthique, culturel et écologique. Ethique, car les droits culturels sont partie intégrante des droits de l’homme. Culturel, car les langues régionales font partie du patrimoine culturel de l’humanité. Ecologique car chaque langue dispose d’une connaissance traditionnelle et spécifique de l’environnement. La liberté de préserver sa culture, l’égalité des langues et la fraternité entre les individus et les communautés sont des préceptes qui permettraient à la France d’assumer son statut de "patrie des Droits de l’Homme" et d’assurer l’unité dans le respect des diversités.

François BAYROU | UDF

"La loi doit imposer, non seulement le respect des langues, mais leur défense"

Nos langues et cultures régionales font partie intégrante du patrimoine de la France. Elles ont une syntaxe et une musique propres, une longue histoire. Elles sont au c¦ur de notre identité, individuellement et collectivement. Ce droit à l’identité, on ne peut en priver personne.

Par ailleurs défendre ce patrimoine linguistique constitue le premier rempart de protection de la langue française, aujourd’hui menacée par l’uniformisation culturelle mondiale. Aujourd’hui, les langues régionales sont en danger de mort. Pour certaines, c’est une question d’années. La loi doit imposer, non seulement le respect de ces langues, mais leur défense. Nous avons besoin de fonder une politique offensive.

L’inscription dans la Constitution de la reconnaissance de ces langues entraînera une décision politique de première importance: la signature par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

Je propose deux axes de promotion et de défense des langues régionales, qui sont pour moi des langues de France : l’enseignement, et les médias.

Ministre de l’Education nationale, j’avais pris la circulaire du 7 avril 1995, qui régit actuellement l'enseignement des langues et cultures régionales en France. Elle appelait à généraliser la découverte de la langue et de la culture régionales dans chaque classe. Nous devons reprendre le chantier, généraliser l’offre d’enseignement des langues régionales, en offrant aux élèves la possibilité de suivre un enseignement bilingue précoce, ou d’un enseignement par immersion au niveau de l’école primaire: c’est le meilleur moyen de posséder une langue.

Nous devons assurer la présence des langues régionales dans les médias audiovisuels, en nous appuyant sur le réseau des radios et télévisions publiques régionales.

Il faut en particulier encourager la création de stations de radio dans chacune des langues régionales.

Cette politique de promotion et de défense des langues régionales, l’État doit la soutenir. Certaines compétences, comme la promotion des cultures régionales, devront être transférées vers les régions, à condition que les moyens correspondants soient garantis.

Vous savez que mon attachement aux langues régionales repose sur mon histoire personnelle. Nos langues ont fait de nous ce que nous sommes. J’en serai l’ardent défenseur.

Ségolène ROYAL | Parti Socialiste

"Je ferai ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires"

Je m'engage d'abord à faire ratifier le texte de la Charte européenne comme je l'ai annoncé dans un récent déplacement à Rennes le 20 février, et je vous rappelle les propos tenus: "Et je le dis ici aussi en respect pour les identités régionales et je sais que vous y êtes attachés. Je ferai ratifier la charte des cultures et des langues régionales pour donner toute leur place aux identités culturelles et linguistiques (culture, musique et langues). Et cet effort-là, cet engagement n'est pas incompatible, au contraire, avec ma volonté de promouvoir la francophonie à travers le monde".

Cette décision va donner plus de droits aux langues de France, affirmer leur place dans le patrimoine culturel de la Nation, favoriser leur audience sur les ondes et les fréquences, permettre à leurs artistes de voir leurs ¦uvres et créations mieux diffusées, et donner un nouveau souffle à l'apprentissage des langues régionales dans les écoles et lycées, et ce jusqu'au baccalauréat.


 
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