Gara: Latest news - Printed edition  |  Le Journal |  Documents
 
EUS | ES | FR | ENG
 » PRINTED EDITION
  - Index
  - Sujet à la une
- Basque Country
- Local
- Opinion
- Culture
- Sports
 » DOCUMENTS
 » Hemeroteka
Le JPB > Sports > Rugby 2006-06-´20
Fédérale 2 - Finale U.S Nafarroa/Saint-Saturnin
L’U.S Nafarroa décroche le "bout de bois"
·L’U.S Nafarroa a remporté la finale de Championnat de France qui l’opposait aux Provençaux de Saint-Saturnin (12-9)

Ils nous avaient annoncé vouloir gagner cette finale avec du mouvement et des attaques. Des intentions de jeu qui depuis le quart de final étaient devenues une arme supplémentaire pour marquer des points du côté de l’U.S Nafarroa. C’est finalement grâce aux vertus qui ont permis à cette équipe de se qualifier de justesse pour les "play-off", que les Basques ont réussi à gagner le titre de Champion de France de fédérale 2 de rugby. Une grosse défense, de l’envie, de la vaillance et du réalisme, telle était la recette du succès dimanche sur la pelouse de Blagnac où se disputait la finale. Un match âpre et intense sous un ciel orageux, mais qui est resté d’une correction exemplaire.

La sportivité de Nafarroa

Un "fair-play" que les dirigeants de l’U.S Nafarroa ont appliqué bien avant que le match n’ait rendu son verdict. Ils ont en effet autorisé deux joueurs de Saint-Saturnin, l’équipe finaliste, à disputer la rencontre alors qu’ils étaient normalement suspendus. Ainsi les Vauclusiens Jérôme Vivier et Azzédine Kéroum pouvaient être présents sur la feuille de match avant la rencontre. Ce geste des dirigeants de Nafarroa résume parfaitement les qualités de l’ensemble de ce club : respect, humilité et abnégation. Ils ne voulaient pas gagner contre une équipe diminuée, ils voulaient gagner sans que rien ne soit à redire. Et même si dans l’entourage de l’équipe de Saint-Saturnin il se disait à l’issue de la rencontre par la voie de son entraîneur Jean-Marc Pigeaud, d’origine bayonnaise, "notre déception est immense et nous avions les moyens de gagner cette finale", le fait est qu’à force de vouloir détruire par la puissance des avants et de baisser la tête, on risque d’oublier des points en route. Qui dit supériorité physique ne dit pas forcément supériorité rugbystique. Surtout, quand vous avez en face 15 garçons "vaillantasses" qui ne laisseront rien passer, même les plus gros gabarits du monde. Ce qui fera dire finalement à l’entraîneur de Saint-Saturnin, "Je ne sais pas si nous avons tout fait pour gagner".

Nafarroa plus intelligent

Dès l’entame de la finale ce sont les Basques qui allaient s’illustrer. Sur la lancée de leur parfaite demi-finale face à Vendres Lespignan, les joueurs de l’U.S Nafarroa démontraient tout leur talent collectif pour peser sur la partie. Et malgré un pack vauclusien plus puissant, les avants basques arrivaient, par leur technique, à progresser inlassablement. L’ouvreur Mattin Celan distribuant derrière de bons coups de pied de déplacement et quelques chandelles pour provoquer des fautes adverses. Mais la domination allait s’inverser au fur et à mesure que les minutes passaient. La puissance allait avoir raison de la technique, et de la fin de la première mi-temps jusqu’à la fin de la rencontre, les Provençaux allaient s’évertuer à vouloir faire "exploser" les avants basques. Il était dit pourtant que personne ne passerait la ligne d’en-but de l’U.S Nafarroa à Blagnac. Les tentatives de pénalités se montreraient alors décisives pour le gain du titre, et à ce jeu-là, Celan a fait preuve de beaucoup plus de sang-froid que son homologue Saint-Saturnois. Et là ou l’ouvreur de Nafarroa réalisait un cent pour cent de réussite (3 sur 3), le Provençal Deychamp faisait du cinquante pour cent (3 sur 6). À l’heure des citrons, les Basques menaient 9 à 3 et dès le retour des vestiaires, ils en étaient déjà à tenir le score, tellement la puissance provençale s’avérait supérieure. Mais les Basques allaient s’accrocher à tout ce qui se présentait sur leur passage tout en gardant toujours le fil tactique du match. Ainsi, les plaquages, la récupération des ballons dans les regroupements et l’intelligence du jeu allaient être leur force au cours de cette deuxième période, et même si nous avons eu un léger aperçu de la supériorité en vitesse des trois-quarts navarrais, ceux-ci avaient trop peu de ballons pour pouvoir exploiter cet avantage. La finale devait se jouer au pied. Alors que l’on pouvait penser que les débats allaient s’éterniser, après que Saint-Saturnin fut revenu à égalité 9-9 (76e), suite à un changement de buteur, c’était sans compter sur ce diable de Celan, qui avec un drop-goal de la dernière minute (80e) à 35 mètres des poteaux provençaux donnait la victoire aux siens. Pour avoir mieux su gérer ses temps forts et ses temps faibles, su changer de tactique quand il le fallait, joué un rugby simple empreint des valeurs, comme le dépassement de soi et le sacrifice au nom du collectif, l’U.S Nafarroa a gagné son premier titre.

La fête depuis le matin

Cap’tain Mogabure pouvait alors fièrement se diriger vers Pierre Camou, le président du Comité Côte Basque Landes, qui allait lui remettre le bouclier, avec une joie tout juste déguisée. Les centaines de Basques venus soutenir leur équipe, à bord d’un "convoi exceptionnel" de treize bus (porte-bonheur), exultaient eux aussi à la remise du trophée. D’ailleurs, les supporters étaient déjà survoltés au départ des bus le matin à Garazi, où les 400 tee-shirts aux couleurs du club ont trouvé preneur en moins d’une demi-heure. Ils l’étaient encore plus avant le coup d’envoi, où les chants basques ont émerveillé tout le monde. Mais alors, au coup de sifflet final, une fois la victoire acquise, quelle liesse ! "Vous vous rendez compte, cela fait 31 ans qu’il n’y avait pas eu de bouclier chez nous ! vous pensez si notre plaisir de le fêter va être partagé avec tout le monde", commentait capitaine Mogabure, avec encore ici une démonstration de la solidarité qui unit le club, dirigeants joueurs et supporters. Le mot de la fin allant à l’un des héros du jour, lucide en toutes circonstances, Mattin Celan, "bon, maintenant rentrons chez nous, beaucoup d’alcool et pas de voiture Š nous sommes plus habitués à faire la fête qu’à être champions", comme pour mieux rappeler que tout ceci reste de l’amateurisme et qu’il ne faudrait pas oublier de s’amuser un peuŠ Tous ensemble.


 
Print
 
...More news
Sports
L’U.S Nafarroa décroche le "bout de bois"
Pays Basque
Josu Jon Imaz (PNV) : interdire Batasuna n’a été "ni démocratique ni nécessaire"
Pays Basque
Un engagement collectif contreles violences faites aux femmes
Culture
Les Océanes rayonnent
Sports
Ce sera Ibarrola-Kurutcharry contre Sorhuet-Oçafrain
Sujet à la une
Mise en service du gazoduc international Euskadour
  © 2006 Baigura | Contact | About us | Advertise