Alors que le spectacle de fin d’année de l’école de cirque Ballabulle attirait 400 spectateurs samedi soir, la compagnie professionnelle Ezec Le Floch qui venait clôturer ce week-end circassien avec son spectacle Un !, reçut peu de public. Il semblerait que la chaleur ait eu raison des activités locales et la poésie des bilboquets ne put rivaliser avec celle, plus rafraîchissante a priori, du bord de mer.

Pourtant, l’artiste a présenté là un numéro assez surprenant de jongleries, de rêveries et d’humour. Muni d’abord d’un mini-deltaplane, il investit son espace d’action, imageant l’homme aérien se déployant dans l’air qu’il fend. Puis il sort ses bilboquets, jeu universel qu’il s’amuse à métamorphoser en véritable art, révélant une inspiration intarissable entre lui et l’objet. Tour à tour mime, clown, simulant la maladresse, l’apprentissage, l’artiste déclenche rires et suspense. D’une parfaite maîtrise des situations les plus cocasses, où l’on ne sait plus qui du jongleur ou du bilboquet maîtrise l’autre, Ezec Le Floch nous laisse découvrir sa totale dextérité, beaucoup de finesse et de sensibilité avec lesquelles il accroche son jeune public et tisse avec lui une intimité toute naturelle. Les yeux des spectateurs restent suspendus à lui jusqu’au final très esthétique et chaleureux des bilboquets en feu, qu’il anime avec grâce et énergie, générant volontairement quelques frissons d’inquiétude. Le public peu nombreux redouble pour le coup d’applaudissements sous le chapiteau, afin de témoigner son enthousiasme. Un dimanche après-midi bien agréable en compagnie d’une école de cirque inspirée.