Gara: Latest news - Printed edition  |  Le Journal |  Documents
 
EUS | ES | FR | ENG
 » PRINTED EDITION
  - Index
  - Sujet à la une
- Basque Country
- Local
- Opinion
- Culture
- Sports
 » DOCUMENTS
 » Hemeroteka
Le JPB > L'opinion > La parole à 2006-03-03
Jean-Claude SOUDRE / FCPE64
Au-delà de la question des ZEP...

Ces dernières années, en dehors de l’augmentation mécanique liée aux charges de personnel, le budget de l’Education nationale dans la part consacrée à l’amélioration qualitative de l’enseignement n’a eu de cesse de baisser.

Dans le même temps, l’Etat s’est désengagé et a organisé le transfert massif des compétences nouvelles aux collectivités territoriales sans pour autant les accompagner des moyens nécessaires pour assurer le fonctionnement des établissements.

Ces effets conjugués aux lois d’orientation Fillon (rejetées par l’ensemble de la communauté éducative) et de cohésion sociale (dites lois Borloo) ont bouleversé tout le paysage éducatif. De l’abaissement de l’âge de l’apprentissage à quatorze ans au Contrat Première Embauche les seules perspectives offertes à la jeunesse sont celles de la ségrégation scolaire et culturelle, de la précarité de l’emploi. Comment dans ces conditions, le gouvernement et le ministre de l’Education nationale peuvent-ils se prévaloir d’une quelconque ambition réussite pour les enfants et les jeunes du pays ?

Comment accepter que sous couvert de l’annonce du plan ambition réussite par le ministre et avec la "labellisation" d’un seul établissement dans notre département (Collège Jean-Monnet à Pau), la véritable question de la réussite de tous les enfants scolarisés en ZEP (zones d'éducation prioritaires) ne soit pas abordée au plus vite ? Quel accompagnement pour ces établissements aujourd’hui classés ZEP ou REP qui seront exclus du système à court terme? On peut se poser la question à Bayonne pour les établissements de la rive droite notamment le Collège Albert Camus. Ne plus avoir aucune ambition pour les élèves de ces établissements, n’est-ce pas renoncer à lutter efficacement contre l’échec scolaire ?

Autre mesure inquiétante et scandaleuse annoncée par le ministre et qu’il faut dénoncer est de permettre aux "bons élèves" des collèges Ambition Réussite de contourner la carte scolaire pour aller dans de "bons lycées".

N'est-ce pas mépriser tous les acteurs de l’éducation que de reconnaître officiellement que tous les lycées ne sont pas d'égale valeur et d'autre part institutionnaliser une situation qu’il est nécessaire, au contraire, de changer ?

Nous savons d’ores et déjà que chaque établissement collège contribuera à l’attribution des 1 000 "super-profs" du collège ambition réussite. Ces postes seront subventionnés sur les dotations horaires de tous les collèges, qu’ils soient ou non classés ZEP, qui se verront amputées d’une demi-heure par niveau de 5ème et 4ème, prise sur les heures non affectées destinées au dédoublement ou au soutien. Malheureusement ce nouveau plan programmé à moyens constants par le redéploiement des personnels, entraînera la disparition du classement ZEP et des moyens y afférant, pour de nombreux établissements.

Nous ne pourrons que dénoncer les dérives d'une politique éducative élitiste, la mise en place progressive d’un système éducatif fondé sur une orientation ségrégative et sur l’exclusion, la mise en place de l'apprentissage dès l'âge de 14 ans, sur les conditions précaires d’entrée dans la vie active des jeunes avec en particulier la mise en place à coup de 49.3 du très controversé contrat première embauche (CPE).

Nous n’acceptons pas d’entendre le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy suggérer la suppression à terme de la carte scolaire. Que le social n'est pas l'apanage des établissements publics. Que les établissements privés ont une longue pratique et des réponses originales en la matière. Que l'enseignement privé déborde d'ailleurs de demandes d'inscription. Qu’il n'accepte pas que la liberté de choix de l'école soit réservée à ceux qui habitent dans les beaux quartiers.

En novembre dernier, Nicolas Sarkozy s'en était déjà pris aux ZEP dont il demandait le "dépôt de bilan". En disant cela, Monsieur le ministre de l’intérieur aurait-il perdu de vue que plus de deux millions d’enfants vivent dans leur famille en dessous du seuil de pauvreté ? Quel établissement privé d’éducation de France apportera une réponse originale à ceux qui n’ont rien et pas même d’espoir ? Sans le dire, Sarkozy défend une conception complètement libérale de l'école, en prônant l'idée de permettre aux plus forts, aux mieux informés et aux plus aisés de s'en sortir.

C'est dans ce contexte particulier qu’au-delà de la question des ZEP, les parents, la communauté éducative et les citoyens dans leur ensemble peuvent s’interroger sur les conditions de la réussite et l’avenir de tous les jeunes et du service public d’éducation.


 
Print
...More news
Sujet à la une
Le Pays Basque se met, doucement,à l’énergie solaire
Pays Basque
Contre la libéralisation des chemins de fer
Pays Basque
Laborantza Ganbara écartée de l’Ossau-Iraty
Pays Basque
Irrat’sei : une chaîne de solidarité au bout du fil
Pays Basque
Le collège Léon Bérard de Saint-Palais inquiet pourla prochaine rentrée
Culture
Zigor touche du bois
Culture
Le Goierri ne perd pas le Nord
Sports
Movistar abandonne l’étape
Pays Basque
Sept banquiers basques accusés de blanchiment transférés à Bordeaux
  © 2006 Baigura | Contact | About us | Advertise