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Le JPB > L'opinion > Tribune Libre 2006-03-03
Kattalin TOTORIKA / Association Integrazio Batzordea
Un partenariat durable pour un changement durable

Le droit à l’éducation est un droit fondamental, inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Pourtant, ce droit qui devrait être une évidence appliquée à tous les enfants, quels qu’ils soient, doit parfois être arraché de haute lutte. "L’intérêt supérieur de l’enfant doit être le guide de ceux qui ont la responsabilité de son éducation et de son orientation", affirme de surcroît la Déclaration des Droits de l’Enfant. Mais cet "intérêt supérieur de l’enfant", qui devrait être la référence absolue à tous les niveaux de décision, s’efface souvent devant d’autres intérêts. C’est le prix de la différence, quelle qu’elle soit.

Différents, les enfants handicapés le sont : ils n’ont pas les mêmes capacités que les autres ; ils n’apprennent pas au même rythme que les autres ; le plus souvent, ils ne peuvent pas vivre tout à fait comme les autres. Pourtant, comme les autres, ils ont des capacités ; comme les autres ils peuvent apprendre et, mieux encore, apprendre avec les autres, et les autres avec eux, pour mieux vivre ensemble. S’ils ne sont pas tout à fait des élèves comme les autres, comme les autres ils sont des élèves, et l’école a le devoir de les reconnaître et de les accepter comme tels.

Différents, mais égaux en droits. Car comme tous les autres enfants, les enfants handicapés ont le droit d’être scolarisés en milieu ordinaire, dans l’école qu’auront choisie pour eux leurs parents ; le droit de vivre leur différence dans leur langue, la langue basque en l’occurrence, et de voir en cela leur identité respectée ; le droit d’avoir une vie digne, parmi ceux qui les entourent, les accompagnent dans leur développement, et les aiment.

Mais là encore, ces droits ont un prix : le coût des besoins spécifiques de ces enfants. Pour y répondre, la société a, elle, un devoir : mettre davantage de moyens à leur disposition, justement parce qu’eux en ont moins. Mais dans le cas qui nous occupe depuis maintenant 7 ans, à savoir l’intégration d’enfants handicapés dans les ikastola du Pays Basque nord, la réalité est bien différente. 11 enfants sont aujourd’hui scolarisés dans 8 ikastola, et nécessitent l’accompagnement d’AVS (Auxiliaires de Vie Scolaire) et/ou d’éducatrices. À l’heure qu’il est, 3 postes d’AVS seulement sont pris en charge par l’Education Nationale. Un autre poste d’AVS, ainsi que 4 postes d’éducatrices restent à la charge des ikastola concernées. Comment faire face à ces impératifs financiers, pour nous incontournables puisque synonymes d’une intégration adaptée de nos enfants ? Comment répondre à ces besoins considérables et pourtant indispensables, si ce n’est en faisant appel, cette année encore, au soutien, au partenariat, et à la solidarité de tous ? Cette solidarité qui nous a permis, sept années durant, de faire avancer la cause d’une "école qui veut intégrer la différence". Ce partenariat sans lequel des 16 enfants handicapés scolarisés en 7 ans la plupart n’auraient jamais pu intégrer l’ikastola et y poursuivre leur scolarisation, avec parfois des résultats tout à fait étonnants. Ce soutien qui, nous en sommes convaincus, nous a aidés à faire évoluer, aux côtés de tous ceux qui oeuvrent dans ce domaine du handicap, le regard de la société sur les personnes handicapées.

Cette année, c’est un double défi que nous nous fixons : rassembler les 48 000 euros qui vont nous permettre de garantir aux enfants d’être scolarisés en milieu ordinaire, en basque, avec et parmi les autres ; mais aussi inscrire dans la durée le partenariat de tous ceux qui souhaitent accompagner cette cause. Car les avancées acquises au cours des sept dernières années ont exigé des efforts importants, qui viennent s’ajouter, pour les familles directement touchées par le handicap, à un quotidien déjà lourd. Seule la solidarité durable de tous ­ individus, associations, entreprises... - peut nous permettre d’alléger cet effort, de mieux le répartir par le biais de campagnes moins intenses, et ainsi de nous consacrer à d’autres besoins (aide aux familles, loisirs des enfants, formation, élaboration de matériel pédagogique...) en ayant un peu moins à l’esprit le "souci du lendemain".

Le 4 mars sera le moment fort de cette campagne pour un partenariat durable en faveur de l’intégration. Ce jour-là, l’émission Irrat’6 (*) offrira à tous ceux qui le souhaitent l’opportunité de manifester leur engagement, d’exprimer leur soutien, de témoigner, ou tout simplement de donner. Donner 5 minutes de sa vie pour peut-être changer une autre vie. Et après... surtout ne pas tourner la page. Poursuivre la mobilisation, au-delà du 4 mars, pour que notre solidarité, qui garantit la protection de ces enfants, les accompagne aussi longtemps qu’il le faudra. Aussi longtemps qu’ils en auront besoin.

*6 heures pour la différence ­ samedi 4 mars 2006 sur les radios basques, de 7 H à 13 H ­ Appelez au 05 59 37 14 11 ou envoyez un SMS au 06 13 43 62 07 ou adressez un courriel : irrat6euskalirratiak.info


 
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