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Le JPB > Sujet à la une 2008-07-10
La paillote du Six Quatre d´Anglet suscite les débats à la Madrague
·Un groupe de protestation, né sur le site internet communautaire Facebook, prévoit une manifestation samedi

Le Bar du Six Quatre est bel et bien l’attraction de l’été sur Anglet, mais pas forcément pour les raisons les plus évidentes. Un mouvement de protestation est parti de Facebook, et on se demande quelle ampleur il prendra samedi soir, sur la plage de la Madrague. Déjà plus de 750 membres se sont inscrits sur le groupe "Non à la paillote 64 à la Madrague". Monté par le patron de la boîte de nuit "le Six Quatre Club" Fred Delval, cette paillote est en réalité un bar en plein air installé sur les espaces verts devant le restaurant "l’Estanquet".

Composé de locaux ou de jeunes Basques "exportés" pour raisons professionnelles, le groupe de protestation espère rassembler le gros de ses troupes samedi à partir de 19h30 devant ladite paillote. Ils comptent profiter de la soirée pour faire passer leur message de manière ferme, mais pacifiste et joyeuse ­ les manifestants amèneront boisson et nourriture.

Une clôture, quelques parasols, des canapés et une piscine hors sol faisant office de bar sont les principaux éléments de décoration du bar. "On pouvait rêver mieux pour cette plage" annonce d’emblée la page d’accueil du site facebook. Certains se plaignent aussi des spots de lumière excessivement puissants.

Mauvais souvenirs

Mais si le "bar du 64" suscite la colère de ces usagers de la Madrague, c’est principalement en raison de la "sélection sociale" qu’elle risquerait d’entraîner. Les souvenirs des soirées VIP Black Moon de 2007 ne sont toujours pas dissipés : "la plage est un endroit ouvert à tous, où tous les milieux sociaux se retrouvent. Cette paillote de luxe n’amènera que des gens à fort revenu et des vigiles, comme l’année dernière..." égrène Jean, un des membres du groupe.

Quand Fred Delval est venu présenter son projet à la mairie, Jean Espilondo a signé le 25 juin une convention d’occupation du domaine public. Contre 10% de son chiffre d’affaires, plus une indemnité journalière, le patron de discothèque peut maintenir son bar jusqu’au 7 septembre. "Il est vrai que l’offre d’Anglet en matière de loisirs pour la première partie de soirée est moyenne. Alors on a voulu faire ce test", justifie le directeur de cabinet du maire Mikel Campan. Mais le maire n’a pas oublié les mécontentements suscités par ces soirées VIP l’été dernier. Aussi, la ville a imposé un cahier des charges très strict à Fred Delval. "On a voulu quelque chose de beaucoup plus raisonnable et familial", explique Mikel Campan. Il impose ainsi au bar, ouvert de 20h à 2h du matin (et non jusqu’à 4h comme annoncé dans les premiers communiqués des opposants), d’accueillir sa clientèle "avec la plus grande des politesses" : une référence aux vigiles de 2007 qui avaient refroidi plus d’un plagiste. Les parkings de la Madrague restent la propriété de la ville : aucun gardien ne pourra donc en filtrer l’entrée.Idem pour le promenoir, qui restera libre à la circulation. La sonorisation doit également être tournée vers la mer, pour épargner un maximum les riverains. Toutes les installations sont en outre démontables en trois heures, sans béton ni fondation, du fait de l’emplacement du bar en zone non constructible sur le PLUd’Anglet.

La ville a en outre observé l’activité du bar au mois de juin, à l’occasion de deux week-ends tests. "A la moindre entorse au cahier des charges, on met un terme la convention. Nous gardons la main", prévient le directeur de cabinet. Côté prix, pas de panique : alors que les anti-paillote annonçaient "une bière à 5 ou 8 euros", elle ne coûte en réalité que 3 euros, et les alcools 5, ce qui place les tarifs dans les normes habituellement observées.

Impression de clientélisme

Mais les opposants à la paillote ne décolèrent pas. La crainte de voir les espaces verts du littoral angloy dénaturés à terme par une rangée de bars, d’ici quelques années, est une raison.

Ils restent aussi sur une impression de clientélisme. "Quand on veut organiser une soirée, on se noie sous les demandes d’autorisation pour avoir une permission jusqu’à minuit. Mais quand on a de l’argent et qu’on fait du Œbusiness’, les portes s’ouvrent !" grogne un jeune membre du groupe. Cette impression est renforcée par le constat qu’aucun appel d'offres n’a été organisé avant d’attribuer cette convention d’occupation du domaine public. La raison est simple : bien que le droit européen en énonce le principe (articles 43 et 49 du traité), le Code général des collectivités territoriales ne prévoit aucune obligation particulière de publicité ou de mise en concurrence préalable pour le choix par la collectivité territoriale de son cocontractant, en matière de convention d’occupation de domaine public. "En revanche, si le test de cet été est concluant, si la demande s’avère réelle, il y aura appel à candidatures pour les saisons à venir", annonce Mikel Campan.



Hendaye : les maires changent, la paillote reste
Les Hendayais n’ont pas manqué de relever que la fameuse paillote située face à la thalassothérapie Serge Blanco est de retour. "C’est un contrat de trois ans signé à l’époque, je n’y peux rien, explique le maire Jean-Baptiste Sallaberry. A l’époque dans l’opposition, il avait fermement dénoncé un projet monté sans appel d'offres, ni permis de construire, et dont les activités dépassaient le cadre autorisé. En vertu du contrat, la paillote sera également de retour l’année prochaine. "Mais après, c’est terminé" prévient le maire.



Menacé, Fred Delval a porté plainte
Le patron du Six Quatre Club, à l’origine de la paillote de la Madrague, a porté plainte contre X mardi pour menaces. Fred Delval a imprimé des messages issus du site facebook "Non à la paillote 64 à la Madrague". L’un de ces messages annonçait "après le feu de paillote Œchez Francis’, place au futur feu de paillote 64". Ces messages ont été effacés depuis par le modérateur du site, qui a précisé sur la page d’accueil que "tous les messages orduriers, injurieux, diffamants ou relevant d’une quelconque qualification pénale seront supprimés dès qu’il en sera pris connaissance". Mais Fred Delval en a assez des menaces et des insultes. "Ils prévoient de venir samedi, mais ils ont intérêt à être réglo, parce que moi j’ai dit au procureur et à la police que j’avais peur. Mais de quel droit ces gens me manquent de respect ?" s’émeut-il. "Et dire que parmi eux, il y a un MNS d’Anglet censé protéger ma fille de la noyade..." La voix est chevrotante, l’homme est manifestement blessé. "Qu’on ne dise pas que je ne suis pas populaire ! Je roule en Smart, je suis locataire, je ne fais pas ça pour me remplir les poches ! Je me suis installé ici justement parce que les gens ne veulent pas de Blue Cargo". Il montre sa clientèle autour du bar-piscine : "si ce n’est pas une clientèle populaire... Ici le cadre est magnifique, mais je ne le fais pas payer. Grâce à la mairie d’Anglet, je vais montrer que les Angloys sont populaires comme moi je le suis".

Il admet avoir commis une erreur l’an passé avec les soirées VIP Black Moon. "J’ai été dépassé par les événements. J’avais fait venir trois DJ, cela devenait une catastrophe financière. Alors on a mis des caisses autour du site pour faire de l’entrée et ramener de l’argent". Mais Fred Delval n’accepte pas qu’on fasse de lui un destructeur du Pays Basque. "Je suis né ici moi, à Bayonne en 1964, j’ai grandi à Bassussary, j’ai mes deux filles à l’ikastola. Le Pays Basque, je sais peut-être mieux ce que c’est que ces gens-là".


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