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Le JPB > L'opinion > Tribune Libre 2008-04-19
Mirentxu LAKO
Je veux que ça se sache

Je suis maman de deux enfants en bas âge, enceinte d'un troisième. Enseignante de profession. En congé parental en ce moment pour pouvoir m'occuper de mes enfants. Je n’ai jamais eu de découvert bancaire. Bref, une vie relativement ordinaire, humble et simple. Sauf que je suis militante et compagne d’un militant dont les comptes bancaires ont été bloqués mardi 8avril, on ne sait ni par qui, ni pour quel motif. Aucun courrier ou information ne lui a été transmis à ce sujet. Bon, certains sont libres de penser: Oh, il fallait s'y attendreŠ ou... si la justice cherche, il doit bien y avoir quelque chose de loucheŠ Nous avons tous deux des comptes séparés, les miens sont au crédit agricole et mon compagnon n'a aucune procuration sur mes comptes.

Le lendemain, le mercredi 9avril, tous mes comptes ont aussi été bloqués par le crédit agricole sur ordre de je ne sais qui, et au nom de je ne sais quoi. J'ai cherché à savoir. Rien. Je ne peux donc pas porter plainte puisqu'on ne m'identifie pas mon agresseur et encore moins le motif de son agression à mon égard. Je n'ai non plus aucune manière de subvenir aux besoins de ma famille: l'EDF, la cantine, l'essence, les frais médicaux (et ils sont nombreux lors d'une grossesse), les courses, la caf, la sortie scolaireŠ devront attendre. Attendre 3 mois, un an, 5 ans, 6, 7 peut-être. Il paraît qu'il n’est pas possible de couper les vivres à une famille, et pourtant c’est ce qu’ils font et croyez-moi, c’est d’une violence inouïe.

Le pire dans tout cela, c’est que je n’ai reçu aucun, je dis bien aucun témoignage de solidarité: ni sms, ni parole, ni courrier, ni visite, rien. Je suis seule. Cela sera difficile à croire pour certains, notamment les militants ou même les comités de soutien habituels, et pourtant c’est la stricte vérité.

Du jour au lendemain, nous sommes condamnés moi et mes enfants, à vivre au "black". Cela porte un nom: illégalement. Alors, pas besoin de «loi des partis» comme à Madrid. Ici en France, la Police Judiciaire, secondée par les banques, feront leur travail bien consciencieusement, et vous décrétera illégal dans le plus grand silence créant une indifférence populaire sans précédent.

Mais ma conscience est tranquille. Mon arme a toujours été l’expression, et elle le restera. Je n’ai fait aucun acte illicite. Il ne me reste plus que ma force intérieure pour élever mes enfants et accueillir le bébé à naître le plus sereinement possible. Je ne cherche pas la pitié, ni la compassion. Je veux juste que ça se sache.


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