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Le JPB > Pays Basque 2008-04-19
Noël MAMÈRE / Député Verts, maire de Bègles
"Pour faire avancer ses idées, il faut se battre. Et prendre des risques"

Son premier boulot, ce fut à Radio Côte Basque, en 1969, dans l’enceinte du Théâtre de Bayonne. Si le Député des Verts se remémore avec plaisir ses balades en long et en large au Pays Basque, son retour à Bayonne à l’occasion de la projection au Cinéma L’Atalante du documentaire L’Affaire Finaly - dont il est le coauteur - (voir encadré) est sans doute le moment d’interroger l’homme politique mais aussi l’ex-journaliste.

Vous vous déplacez dans cette salle à la rencontre d’un public de collégiens, pour un documentaire sur la mémoire juive de la Seconde Guerre. Quel sens cela revêt-il pour vous ?

Notre époque n’est pas à l’abri du réveil de la bête en termes d’intolérance et d’antisémitisme. Faire de la pédagogie est une partie intégrante du rôle d’un homme politique. Surtout lorsque l’histoire bégaie et que le journal télévisé reste ce film du monde que nous voyons en accéléré.

Le rôle des journalistes, des historiens, peut contrecarrer le retour des barbaries et lutter contre les amnésies. Les Bienveillantes de Jonathan Littel étaient impensables il y a seulement quinze ans. Donner la parole aux bourreaux aurait été considéré comme une provocation.

Si vous étiez aux manettes d’une émission télévisée aujourd’hui, quelle position adopteriez-vous pour décrypter la société actuelle?

Les chaînes se sont multipliées - lorsque j’étais journaliste, il n’y avait que deux JT visibles à l’antenne - mais c’est la même information partout. Je pense aujourd’hui que je me sentirais très mal à l’aise avec cette priorité qui est donnée à l’émotion. Nous sommes assujettis à un spectacle qui ressemble à une publicité pour des bagnoles qui ne nous explique pas tous ces embouteillages et ces accidents.

De toute façon, le message ne modifie l’opinion que s’il est répété année après année, jusqu’à ce qu’il trouve un déclic fort auprès des citoyens. C’est ce qui se passe aujourd’hui avec les violations des droits de l’homme en Chine et au Tibet ou la crise alimentaire dans le monde.

Les Verts cherchent à peser sur le débat citoyen et à faire bouger les lignes politiques. Comment réagissez-vous au désarroi de certains électeurs devant le ralliement des candidats Verts à la liste radicale UMP de Bayonne ?

J’ai beaucoup de respect pour Martine Bisauta dont je connais l’engagement et la valeur. L’attitude des socialistes l’a beaucoup déçue et l’idée du dernier mandat de Jean Grenet - qu’il m’a lui-même présenté à l’Assemblée Nationale - lui semblait être l’occasion de réaliser quelque chose qui restera. Pour nous, cela a été très difficile car ce n’était pas la ligne. Cette confusion a certainement beaucoup gêné aux entournures nos électeurs traditionnels.

Notre actualité est marquée par les voix discordantes sur cette autoroute A65. Quelle est votre position sur ce dossier ?

Il y a eu un Grenelle de l’Environnement qui a proposé un moratoire sur les autoroutes. Cela fait des années que nous bataillons pour une 2X2 voies plutôt qu’une autoroute. Si l’on reprend historiquement le combat d’Éric Pététin contre le tunnel de la vallée d’Aspe, il s’est heurté très violemment à des paysans qui aujourd’hui filent des coups de couteau dans les pneus des camions espagnols qui les asphyxient. Comment le Président de la Région peut-il engager financièrement l’Aquitaine dans une telle impasse ?



"Méfiez-vous de ne pas mêler votre vie sociale et votre croyance"
Noël Mamère faisait face hier après-midi à une salle pleine de collégiens venus découvrir au Cinéma L’Atalante de Bayonne le documentaire de David Korn-Brzoza L’Affaire Finaly dont il est le coauteur.

C’est par un article de Libération en 2005 qu’il prit connaissance de l’histoire de ces deux jeunes enfants juifs cachés par une résistante catholique en 1944, juste avant que leurs parents ne soient déportés à Auschwitz, dont ils ne reviendront pas. Après la guerre, elle refusera de les rendre à la famille rescapée, ayant pris l’initiative de les baptiser afin de les soustraire à la religion juive.

Une affaire obscure qui, à l’époque, fit énormément de bruit, avant de devenir une affaire d’Etat. Le film retrouve les documents et les témoins de l’époque, notamment le Père Hirigoin de Bayonne. Avec le recul, le religieux reconnaît l’implication d’une Eglise ultra-conservatrice dans cette volonté de soustraire les juifs à cette religion qui avait "tué le Christ".

Les enfants seront l’objet d’un rapport de force entre Franco et des prêtres indépendantistes du Pays Basque Sud, qui trouvera son épilogue en 1953, lorsqu’une voiture affrétée par la France franchit la frontière franco-espagnole sans s’arrêter à la douane. A son bord, les deux frères Finaly qui, aujourd’hui, vivent en Israël. Cette sombre histoire sera dans quelques mois le sujet d’une fiction actuellement en tournage. Son traitement documentaire aura obtenu la plus grande attention des collégiens présents, même si le compte à rebours avant les vacances à l’issue de la séance était déjà bien enclenché dans pas mal de têtes.


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