Vous vous interrogez sur la provenance et la qualité de ce qu’il y a dans votre assiette ? Rejoignez donc une AMAP, Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne. Vous deviendrez chaque semaine l’heureux propriétaire d’un panier préparé composé de fruits et légumes frais, de poulets de la ferme et de pain ou de viande, selon ce que vous aurez commandé.

"2004 année zéro, 2008, année réseau". C’est autour de ce thème que des groupes de travail des quatrièmes rencontres des AMAP d’Aquitaine se penchent dimanche sur la biodiversité, l'installation en agriculture, l'accès au foncier, l’essaimage du concept ou les différents statuts du paysan.

Une AMAP réunit un groupe de consommateurs et un agriculteur de proximité autour d’un contrat dans lequel chaque consommateur achète en début de saison une part de la production et s’engage à prendre en compte les réalités de l’exploitation. Concrètement, en début de saison, le producteur fait une offre de produits. Le prix est fixé de manière équitable. Il va permettre au producteur de couvrir ses frais de production et de dégager un revenu décent, tout en étant abordable pour le consommateur. La production est ainsi prépayée et les chèques édités. Les familles peuvent échelonner le paiement en établissant plusieurs chèques.

L’organisation de l’AMAP tourne souvent autour du maraîcher qui vient toutes les semaines. Il propose souvent un petit et un grand panier. "Au Polo Beyris, c’est un panier à 12 ou un panier à 18 euros" explique Julien, consommateur depuis 18 mois. "Les quantités sont indiquées sur une ardoise. En fonction des saisons, on mangera plus de navets ou de pommes de terre que de tomates. La base, c’est le maraîcher mais on peut aussi signer des contrats supplémentaires pour du fromage, de la confiture, des ¦ufs ou du pain fabriqué au moulin. Et commander une semaine ou quinze jours à l’avance des poulets ou de l’agneau par exemple." La formule ne s’adresse pas qu’aux familles nombreuses. Un célibataire qui ne cuisine pas deux fois par jour peut partager son panier. Les contrats sont généralement signés pour quatre mois. Si vous êtes tentés, sachez que la formule a tellement de succès que certains sont sur liste d’attente pour les légumes. Il faudra donc patienter jusqu’à la fin de leurs contrats pour manger sainement à un prix juste et accessible !

Du consommateur au producteur
S’il est agréable de remplir son panier de produits bons et souvent bio, il faut savoir que les AMAP sont des initiatives de consommateurs qui vont à la rencontre de producteurs, et non pas le contraire. Cela implique que ce sont les consommateurs qui prennent en charge l’organisation de la distribution, et suppose une répartition des tâches définie dans une charte. Vont ainsi intervenir un coordinateur, un trésorier, un gérant de distribution et un responsable communication. Un comité d’animation peut être créé pour organiser des visites à la ferme ou des sorties. Il faut voir dans ce circuit court la volonté de travailler et consommer autrement, d’inventer de nouveaux types de rapports entre villes et campagnes et recréer du lien social et culturel. Cinq AMAP existent en Pays Basque : à Bayonne, les distributions ont lieu les mercredis de 18h30, à 19h30 au Polo Beyris, à Hasparren les jeudis de 18h30 à 19h30 au CFAA, à Mauléon les jeudis de 18h30 à 19h30 sous les Halles de la Haute Ville, à Anglet les vendredis de 18h30 à 19h30 Place Quintaou, à Saint-Pierre-d’Irube, les jeudis de 18h45 à 19h45 à l’Ecole Ourrouspoure.