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Le JPB > Sujet à la une 2007-07-06
Le groupe Capio rachète les cliniques bayonnaises
·La multinationale suédoise prévoit de construire une méga-clinique à Bayonne à l’horizon 2012 avec 700 salariés

Avec le rachat des cliniques Lafargue, Paulmy-cardiologie, Paulmy-chirurgicale et Saint-Etienne, le groupe Suédois Capio qui détenait déjà la Clinique Lafourcade s’empare des cinq cliniques bayonnaises, dans l’objectif de les regrouper dans un établissement neuf qui sera construit à l’horizon 2012 du côté du quartier bayonnais du Prissé, tout près de Saint-Pierre-d’Irube et de l’échangeur autoroutier A63-A64.

À terme, ce regroupement conduira à la constitution d’une méga-clinique de 450 lits et places en Médecine, Chirurgie et Obstétrique représentant 700 salariés, 150 praticiens, 24 blocs opératoires, six salles d’accouchement, quatre services de radiologie, deux laboratoires de biologie, et un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros annuels.

Capio réalisera un investissement de 80 millions d’euros, dont 80% iront à la construction du nouvel établissement dont les terrains ont déjà été réservés.

Le regroupement sur un seul site permettra "une meilleure prise en charge des patients grâce à un plus grand confort lié à l’unité de lieu et à un site moderne et fonctionnel" selon ses promoteurs.

Dès 2008 le projet prévoit une rationalisation de l’offre de soins entre les cliniques et donc une réorganisation sur les sites actuels de certaines spécialités médicales. La réflexion menée avec les équipes médicales et animée par le Docteur Bruno Compagnon directeur de la clinique Sainte-Etienne déterminera le potentiel et la dynamique de chaque spécialité afin de calibrer le futur outil et d’aboutir à un projet médical du futur. Ainsi, dans les tout prochains mois il est envisagé de supprimer une des deux maternités de Lafourcade et de Lafargue afin de les regrouper en une seule qui accueillera plus de 400 naissances par an. Un regroupement du même genre aura lieu sur les autres services comme la chimiothérapie, par exemple.

Un regroupement "inévitable"

Depuis 30 ans, les cliniques ont dû s’adapter et s’organiser en permanence pour prendre en compte les attentes des patients et les nouvelles contraintes réglementaires. Le regroupement d’activités a souvent été la réponse à ces nouveaux besoins. Ainsi en 1975 la clinique Lafargue réunissait les deux maternités des Docteurs Lahitte et Molia. En 1998, son association avec les deux cliniques Paulmy conduisait à la création du pôle LP Santé qui, dans un souci d’optimisation des spécialités exercées, restructurait son offre médicale.

La clinique Sainte-Etienne et du Pays Basque créée en 1968 lançait la construction d’un nouvel établissement opérationnel en 1991 pour faire face à l’arrivée de nouveaux praticiens. En 1993, un regroupement était opéré avec deux cliniques : la clinique Touya de Bayonne et la clinique du Pays Basque à Hasparren, dont la maternité fermait.

La clinique Lafourcade, première clinique créée à Bayonne en 1898 connut également différentes étapes, notamment la reprise de 1973 de deux maternités, la clinique Vitale de Bayonne et la clinique Larue-de-Charlus de Biarritz.

Ce regroupement répond donc selon les directeurs de clinique, à un besoin face à de nouvelles contraintes, notamment de planification sanitaire. "Ceci permettra de maintenir une offre pérenne et complète avec des spécialités médicales plus nombreuses et renforcées, avec la possibilité d’hyper spécialité et des conditions de travail meilleures pour les praticiens qui pourront contraster leurs expériences et se relayer plus facilement" ont-ils expliqué. L’union des forces permettra également l’acquisition de matériel sophistiqué "trop coûteux pour une seule clinique", et une utilisation optimale des services.

"La concentration était inévitable" selon les directeurs. En mettant en ¦uvre ce projet les cinq cliniques accompagnées par le groupe Capio (multinationale suédoise, capitalisée en Bourse, deuxième groupe privé hospitalier en France), entendent apporter une réponse adaptée et durable aux besoins des 325 000 habitants de l’agglomération. En ce sens ils souhaitent que le ministère de la Santé subventionne la construction de la nouvelle clinique à hauteur de 50% par le biais de se son plan hôpital 2010. Philippe Durand a estimé que la participation du ministère de la Santé sera "déterminante" pour le projet.

Aucun licenciement

Selon Gaëtan Corre, directeur de la clinique Lafourcade, ce regroupement répond également à une attente des praticiens et des salariés des différents centres qui regardaient l’avenir avec inquiétude. "Quasiment tous les praticiens ont fait part de leur accord pour ce regroupement et la totalité des Comités d’entreprise sont d’accord" a-t-il indiqué.

Les différents directeurs ont assuré qu’il n’y aurait pas de licenciements, même si certains ajustements seront nécessaires.



Une affaire juteuse
Le groupe Capio prévoit d’investir près de 80 M¤ dans ce projet, dont 80% iront à la construction de la nouvelle clinique au quartier Prissé de Bayonne, sur des terrains jouxtant la Clinique Cantegrit à l’Est de la ville. Les 20% restants, soit près de 15 millions d’euros, serviront au rachat des sociétés d’exploitation des cliniques Sainte-Etienne et Lafargue, dont cette dernière avait déjà absorbé l’exploitation des cliniques Paulmy. Cliniques Paulmy dont le fondateur fut Henri Grenet, père de l’actuel maire de Bayonne. La vente du patrimoine de la Clinique Lafourcade qui appartient au groupe Capio servira au financement du projet. En revanche, le produit de la vente du patrimoine foncier et immobilier des cliniques Paulmy, Lafargue et Saint-Etienne ira dans les poches de leurs propriétaires. Il s’agit de 30 000 mètres carrés de plancher (Lafourcade incluse) en centre-ville de Bayonne, qui risquent d’être négociés à prix d’or. Philippe Durand, directeur adjoint du groupe Capio, a souligné à plusieurs reprises le soutien et l’aide obtenue auprès du député-maire de Bayonne Jean Grenet pour que ce projet aboutisse.


 
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