Gara: Latest news - Printed edition  |  Le Journal |  Documents
 
EUS | ES | FR | ENG
 » PRINTED EDITION
  - Index
  - Sujet à la une
- Basque Country
- Local
- Opinion
- Culture
- Sports
 » DOCUMENTS
 » Hemeroteka
Le JPB > Pays Basque 2007-03-31
Révolte chez les producteurs de maïs semence qui menacent de quitter Lur Berri
·Les agriculteurs attendent une revalorisation des prix jugeant que leur production n’est plus rentable

"Le monastère est de plus en plus riche et les moines de plus en plus pauvres", résume Beñat Jouanthoua. Le monastère serait le groupe Lur Berri et les moines les agriculteurs produisant du maïs semence. La révolte gronde dans les rangs de ces derniers à tel point qu’ils menacent la coopérative de cesser cette culture qui est pourtant l’un des piliers du groupe amikuztar.

"En 2006, Lur Berri nous a annoncé une baisse de 15% du prix du maïs semence arguant que celle-ci était imposée par Pionner" (la firme semencière pour laquelle travaille Lur Berri), explique Jean-Jacques Prebende, agriculteur à Gabat. Une partie de la baisse a été appliquée l’an dernier et doit se poursuivre cette année. Mais les agriculteurs ne l’entendent pas de cette oreille. L’an dernier, ils ont dû faire face à d’importants aléas climatiques qui ont eu des répercussions sur leurs rendements. Dans le même temps, le prix du maïs fourrager a augmenté de 30%.

L’absence d’annonce de revalorisation a mis le feu aux poudres en décembre. "Nous avons alors dit que nous refusions de démarrer cette saison. Lors de l’assemblée générale des producteurs de maïs semence en février, une grosse majorité d’entre nous s’est levée et a quitté la salle", raconte Jean-Jacques Prebende. Les agriculteurs demandent 2900 euros de produit brut par hectare cultivé. Les deux tiers d’entre eux ont signé une pétition dans ce sens, qui a été remise au président du syndicat des producteurs et à celui de Lur Berri. Après plusieurs discussions, le groupe se dit prêt à payer les agriculteurs 2800¤/ha et propose d’investir 800000 euros dans l’achat de matériel de récolte dont bénéficieront les agriculteurs. "Nous sommes stupéfaits de cette proposition car notre demande représente environ 300000¤", soulignent les agriculteurs.

La production de maïs semence s’étend sur 2100 hectares et se localise sur une douzaine d’îlots de production. Ces derniers doivent se situer à plus de 300 mètres des champs de maïs traditionnels (ou consommation) pour éviter les pollinisations croisées. "En 2006, le prix de mon maïs semence a baissé. Dans le même temps, celui du maïs consommation, que je dois acheter car il n’est pas possible d’en produire sur mon îlot, a augmenté de 30%. Dans ce contexte, je ne peux plus me permettre de continuer ainsi, il vaut mieux que je me mette à produire du maïs consommation", explique Denis Capitain, agriculteur à Arbérats. Même constat chez Didier Arrain, de Domezain. "Qu’on nous laisse faire du consommation, c’est plus rentable", lance-t-il.

Les agriculteurs ont dénoncé les "fortes pressions" dont ont fait l’objet de nombreux agriculteurs de la part des techniciens et des administrateurs de Lur Berri mais aussi des voisins. "Si jusqu’à aujourd’hui, les producteurs de maïs consommation devaient veiller à rester à distance des îlots de semence, aujourd’hui ce sont les producteurs de maïs semence qui doivent s’interroger sur le fait de savoir s’ils ne gênent pas leurs voisins qui voudraient changer d’orientation vu la situation", estime Jean-Jacques Prebende.

"1,25M¤ d’excédent"

Tous les producteurs de l’îlot de Gabat ont déjà fait savoir qu’ils sont prêts à faire disparaître la culture sur leur commune si Lur Berri refuse 2900 ¤/ha. "A Arbouet c’est presque sûr qu’il en sera de même", lance un autre agriculteur. De même àArbérats. Un îlot de Berraute, un de Domezain réfléchissent à l’éventualité et "beaucoup d’autres sont encore incertains de reprendre la culture". La moitié des surfaces serait concernée selon les agriculteurs.

Ces derniers critiquent vertement le comportement de Lur Berri "qui a engrangé 1,25 million d’euros d’excédent sur la production de maïs semence en 2005".Les agriculteurs qui avaient convié la presse devant l’usine de semences d’Aicirits rappellent aussi que s’ils ont mis 15 ans à rembourser leurs investissements d’irrigation, "Lur Berri a mis cinq ans à rembourser cette usine". Selon eux, la coopérative les "laisse tomber".



"Notre proposition est très honnête"
"Notre proposition est très honnête et elle se situe dans une fourchette haute par rapport aux prix de nos concurrents", a déclaré Olivier Gemin, directeur de Lur Berri, joint par le Journal. Il a aussi ajouté que le prix proposé cette année est plus élevé que celui de l’an passé qui n’en restait pas moins dans les prix du marché. "Il faut aussi savoir que les préconisations des instances agricoles au niveau national sont inférieures à ce que nous avons proposé à nos adhérents. En outre, nous sommes au-dessus des prix des concurrents", a ajouté le directeur.

Olivier Gemin estime que dans un marché concurrentiel, "il faut rester dans une norme". "Notre conseil d’administration a pris une position qui est pour lui la meilleure adéquation entre l’intérêt des producteurs et la pérennité de la production", note-t-il en avançant l’importance de "l’intérêt collectif".


 
Print
 
...More news
Pays Basque
L´Éclaircie bas-navarraise
Sujet à la une
Anoeta, d’abord les quarts
Culture
Culture en marche et peuple qui court
Pays Basque
Révolte chez les producteurs de maïs semence qui menacent de quitter Lur Berri
Pays Basque
Les Démos condamnés à de petites amendes
Pays Basque
L´Aberri Eguna réunira la famille abertzale à Hendaye et Urrugne
  © 2006 Baigura | Contact | About us | Advertise