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Le JPB > Sujet à la une 2006-11-29
Transnavarraise : Leia dévoile le tracé et appelle à la mobilisation
·Dans sa partie bas-navarraise, entre 50 et 60% de l’axe serait construit hors de l’existant et 66% du tracé compterait trois voies

"C’est une catastrophe pour le Pays Basque intérieur", a commenté hier Leia en montrant le tracé proposé par les promoteurs de la transnavarraise. Les cartes viennent tout juste de gagner les mairies concernées, sans tapage. Elles y resteront un mois, jusqu’au 29 décembre (lire ci-contre). A la vue des aménagements proposés, l’association des opposants au projet routier estime que les paroles de Jean-Jacques Lasserre annonçant le 22 février dernier qu’il renonçait à un axe routier de grand gabarit "ne sont qu’un leurre".

Le président du Conseil général avait alors déclaré abandonner le projet de 2x2 voies au profit de "l’aménagement de la route existante en 2x1 voie avec créneaux de dépassement et déviation des bourgs". Le tracé qui vient d’être rendu public montre que, en Basse Navarre, les deux tiers de l’axe comporteront trois voies.

"Dans leur dossier, la largeur d’une trois voies (16,6 m) correspond à celle de la 2x2 voies actuelle entre Ustaritz et Bayonne", a avancé Daniel Olçomendy, président de Leia. "La largeur de la 2x1 voie correspond, elle, à 30 cm près, à la trois voies qu’il y a entre Larceveau et Ostabat", ajoute-t-il en estimant que "la dénomination 2x1 voie ne minimise absolument pas l’emprise foncière". Et de faire le rapprochement avec les paroles de Miguel Sanz, le président de la Communauté forale de Navarre qui a affirmé sans détour que l’objectif est de construire une quatre voies "même si cela doit se faire en deux étapes".

Que 50% sur l’existant

"Les véhicules agricoles seront autorisés à rouler sur la voie lente quand il y aura trois voies, sinon ils devront se tenir sur la bande multifonctionnelle du bas-côté. Les cyclos eux ne seront pas autorisés sur l’ensemble du tracé neuf. On voit bien qu’il ne s’agit nullement d’une route normale, elle aura bien vocation à faire passer les camions", a affirmé Leia.

L’association a aussi critiqué le fait que sur les 42 kilomètres bas-navarrais, "au mieux, 50% du tracé se fera sur l’existant". Suivant les variantes choisies, ce taux pourrait descendre à 40% selon les estimations de l’association. Les promoteurs du projet avaient indiqué qu’environ 60% du tracé serait réalisé sur l’existant et seulement 40% en site propre. En Navarre, où les municipalités n’ont reçu pour l’heure aucune information, le tracé se fera à 100% sur site propre.

"On sacrifie un territoire et on ne nous dit toujours pas quelles seraient les retombées positives locales de cet ouvrage", ont à nouveau dénoncé les membres de Leia.

Ils ont mis en avant les "nuisances" que générerait ce projet. "L’emprise foncière est très importante, des exploitations seront coupées en deux et des terres productives perdues" selon l’association. Celle-ci a aussi affirmé qu’une voie d’une telle ampleur renforcera la concentration des activités dans les grandes agglomérations et "asséchera les régions intermédiaires fragiles économiquement".

"Question tourisme, qui peut croire que les zones touchées par le tracé gagneront une image attractive avec cet axe à camions?", a questionné Leia avant de mettre en avant les nuisances sur l’environnement et la santé.

Enfin, les opposants contestent l’argument des promoteurs du projet selon lequel le report du trafic du corridor Atlantique vers la liaison transnavarraise serait "très mineur". Selon les estimations de l’étude, à l’horizon 2032, le trafic à Arnéguy serait de 9000 véhicules dont 1700 poids lourds, contre 500 dont 50 poids lourds aujourd’hui.

"Le report est donc loin d’être mineur et on peut même penser que ces chiffres sont volontairement sous-estimés pour ne pas effrayer les populations", a estimé Antton Etxeverri, autre responsable de Leia. "Le nombre de voitures sera multiplié par 18 et celui des camions par 34", a-t-il ajouté.

Pour Leia, seule la dénomination change, l’objectif des promoteurs du projet restant le même selon elle : "satisfaire les demandes des dirigeants et industriels navarrais en sacrifiant le Pays Basque intérieur". L’association a appelé à la mobilisation (lire ci-contre).

 



"Le Conseil général ne veut pas de débat public"
Selon Leia, le Conseil général "ne veut pas de débat public en Basse-Navarre". Les opposants au projet d’axe routier à grande capacité veulent remédier à cette situation en mettant toutes les informations dont ils disposent sur la table.

"Pour l’instant, personne ne peut consulter le dossier dans sa totalité car les communes concernées n’ont reçu que la partie qui les concerne physiquement", a expliqué Daniel Olçomendy, président de Leia. L’association a également fait remarquer que toute l’information dont dispose la presse a été émise par ses soins.

Les dossiers et cartes ont été "envoyés discrètement dans les mairies" ont critiqué les détracteurs du projet. "Aucune réunion publique n’est prévue par le Conseil général", a ajouté Leia.

Chaque personne intéressée peut consulter les documents en mairie jusqu’au 29 décembre. "Il n’y a qu’un petit mois et sur une période assez peu propice du fait des fêtes de fin d’année", ont commenté les opposants. "Ce n’est évidemment pas un hasard, ils veulent imposer de façon détestable leur couloir à camions à une population et à des élus qui ont déjà manifesté leur refus du projet", a déclaré Daniel Olçomendy.

Leia a annoncé qu’elle lançait une campagne de mobilisation dont les premiers pas seront des réunions d’information organisées dans les prochains jours. Le 8 décembre, les opposants invitent la population à Lasse (20h30, bar Etxoinia). Deux autres réunions sont prévues à Ispoure le 11 décembre (20h30 salle Bentaberry) et à Larceveau le 13 décembre.

Leia a aussi appelé les élus à s’inspirer de "l’initiative intéressante" du maire de Larceveau. Jean-Baptiste Oteiza a écrit à tous ses administrés pour les avertir de l’arrivée du dossier et de la carte du tracé en mairie.



Des variantes possibles

Sur les différentes portions présentées par l’étude, des variantes, essentiellement sur tracé neuf, sont proposées à certains endroits en fonction de contraintes urbanistiques ou géotechniques. Ainsi, la jonction avec la Navarre pourrait se faire soit par Arnéguy (deux possibilités) soit plus au nord par le massif des Aldudes. De même, le contournement de Saint-Jean-Pied-de-Port pourrait se faire, depuis Bettinia à Uhart-Cize, par Ascarat et Ispoure ou par Çaro et la Madeleine, pour rejoindre la déviation de St-Jean-le-Vieux. Après la ligne droite de Bustince, deux propositions coexistent pour contourner Lacarre. A Larceveau, une déviation est proposée par Cibitz mais une variante ouest consiste à l’aménagement sur place, soit à passer par le bourg. Plus loin, au lieu-dit Xandelateia, deux variantes existent également. Le contournement d’Uhart Mixe se ferait par l’est. Celui de Saint-Palais suivrait la déviation actuelle.


 
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