Un grand nombre des champignons formant des taches noires sur les parois de la grotte de Lascaux ont été éliminés et leur progression stabilisée après traitement et trois mois de mise au repos du célèbre site préhistorique de Dordogne, ont indiqué vendredi des responsables culturels. La période de mise au repos du site sera par ailleurs prolongée jusqu’à la fin du mois de juin, a précisé Michel Clément, directeur de l’architecture et du patrimoine au ministère de la Culture et de la Communication, lors d’une conférence de presse tenue à Bordeaux.
Les taches noires, des moisissures, avaient été observées en juillet dans des parties reculées de la grotte originales appelées le Passage, la Nef et l’Abside, après une première apparition sur la voûte et le sas d’entrée fin 2001.
Accès réservé
L’accès du site sera réservé notamment aux scientifiques, alors que les opérations de recherche sont suspendues. Des opérations de traitement complémentaires auront lieu sur les zones où il n’a pas été efficace.
"Avec la tendance que nous observons, je pense qu’à notre prochain rendez-vous, nous vous dirons que tout va bien", a de son côté déclaré Marc Gauthier, président du comité scientifique international de la grotte de Lascaux.
Des prélèvements effectués fin mars ont montré "une réduction significative de l’activité microbiologique de 9 zones témoins sur les 11 observées" après un traitement biocide mis en ¦uvre en janvier, selon un communiqué commun du ministère de la Culture et de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d’Aquitaine.
Le produit employé pour se débarrasser des champignons, l’isothiazolinone, a été utilisé notamment dans les temples d’Angkor au Cambodge et dans une église de Rome, autres sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, mais était utilisé pour la première fois en milieu souterrain.
Sanctuaire
Le comité scientifique de la grotte va par ailleurs "poursuivre son travail de réflexion avant de prendre des décisions concernant l’éventualité d’une remise en cause de l’assistance climatique", qui régule l’air dans la grotte, a ajouté M. Clément.
Les responsables présents ont également réaffirmé leur volonté de "sanctuariser" la colline de Lascaux "afin d’éviter à terme toute perturbation pouvant nuire à l’équilibre environnemental de la cavité".
Un comité scientifique avait été créé en 2002 pour gérer le traitement d’urgence d’une attaque de moisissure blanche et construire un plan global de conservation de la grotte originale située à Montignac (Dordogne). Depuis 1983, les visiteurs n’ont accès qu’à une copie de la grotte (Lascaux II), l’originale étant fermée au public depuis 1963.
