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Le JPB > Culture 2007-08-18
Les fêtes d’Itxassou retrouvent la parade
·130 danseurs et comédiens présentent sur la place du village, une cavalcade avec Toberak, sur le thème de la mondialisation

Autre temps, autres m¦urs.On n’est plus dans le jugement, sur la place publique, de pratiques déviantes, et c’est tant mieux si l’on en juge par ces récits d’un autre siècle qui condamnaient sans appel les marivaudages comme les mariages atypiques. Si Itxassou renoue dimanche, pour ses fêtes, avec les Toberak, c’est d’abord parce que "l’idée était dans l’air depuis longtemps" précise Xalbat Itzaina, et "pas du tout dans l’esprit de descendre quelqu’un".Si jusqu’au début du XXe siècle, les parades charivariques étaient centrées sur des personnages du village, celles qui se trament aujourd’hui, après un long temps d’interruption, concernent davantage des sujets d’actualité ou des événements marquants.A Itxassou, ce dimanche, la satire théâtrale jettera son dévolu sur la mondialisation, avec ses déclinaisons sur la vie du village, comme les OGM ou l’immigration et quelques piques bien senties, tout de même, qui vont éveiller quelques cuisantes histoires de village.Les Toberak gardent tout de même une dimension sociale essentielle depuis leur renaissance, il y a une trentaine d’années, et s’intègrent encore dans la cavalcade avec ses danses et ses chants.Au fronton d’Itxassou demain, à partir de 16h, une centaine de danseurs seront du défilé et assureront les intermèdes aux quatre actes de la mise en scène théâtrale, assurée par une trentaine de comédiens.Itxassou retrouve sa splendeur.

Jusqu’en 1938, les parades charivariques ou Toberak, étaient une forme théâtrale très prisée. A Itxassou, outre les charivaris de 1992, 1997 et 2001, il faut remonter à 1889 pour trouver trace des dernières Toberak.A cette époque, on ne faisait pas dans la dentelle, ou plutôt un peu trop.Les coucheries étaient la proie idéale des jeunes du village, qui devenaient juges au prétexte d’un comportement déviant, adultérin ou tout simplement si des mariés avaient une trop grande différence d’âge.

Gâchette facile

Ces juges, pour avoir la gâchette charivarique facile, n’en avaient pas moins eux-mêmes une moralité douteuse. Généralement, on tentait d’abord de soutirer quelques sous à sa victime, avant de l’intimider par un chantage aux Toberak. A Itxassou en ce temps-là, on n’hésitait pas à tracer nuitamment une ligne sur le sol, entre les domiciles de deux amants, pour amuser le village et montrer sa détermination. Avec cruauté parfois, comme cette pauvre femme, cocue de surcroît, qui seule le soir dans la ferme, devait subir les sarcasmes de deux pitres tyranniques qui commentaient les ébats de son mari sur le ton de la confidence et du murmure, mais de part et d’autre des deux hauteurs entourant la maisonnée.La farce était cinglante et de l’avis des chercheurs, elle cessa surtout, dans la plupart des cas, faute de combattants.La "grande guerre" de 1914 emporta les danseurs et l’un des socles de la Cavalcade.Pour le seul village d’Itxassou, une quarantaine de jeunes périrent durant ce conflit, avec leurs rôles de makilariak (tambour-major), zapurrak (sapeurs), kaxkarotak (danseurs), zirtzilak (les méchants) ou de soinulariak (musiciens).A de rares exceptions près, les temps n’étaient plus à la blague.

Aujourd’hui, en faisant revivre les danses de la vallée de la Nive et la pratique scrupuleuse des Toberak, en expliquant cette démarche aux villageois, les associations Ataitze et Kafos renouent, au c¦ur des fêtes d’Itxassou, avec le fil vivant d’une tradition en lien avec la réalité d’un village.



Parades charivariques
Les cavalcades reprennent l’ancien usage des parades charivariques (tobera mustrak), autrefois destinées à sanctionner collectivement les écarts de conduite en particulier en matière de m¦urs. Les sujets ont évolué, mais la forme (un défilé, et un procès entrecoupé de danses) est restée à peu près intacte, surtout en Basse-Navarre méridionale (Garazi, Baigorri). En Labourd intérieur, les derniers villages à avoir maintenu la tradition des cavalcades sont Louhossoa jusqu’aux années 1950 et surtout Macaye jusqu’au début des années 1980. Dans les années 1990-2000, des représentations ont été données à Itxassou, Mendionde, Louhossoa, Hélette, Bidarray, parfois après plus d’un siècle d’interruption. Les parades charivariques attestées à Itxassou se sont déroulées en 1849, 1859, 1865, octobre 1876, 22 octobre 1883, 1889 (finalement interdite), 1992, 1994, 1997, 2001, 2007.


 
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