Txingudi ou le laboratoire du logement social
·Une étude de la CPAU sur le logement social "transfrontalier" verra le jour prochainement
C’est dans le cadre des recherches réalisées par la Conférence Permanente d’Aménagement et d’Urbanisme du Pays Basque qu’une étude sur le logement social concernant le territoire de Txingudi va bientôt voir le jour sous forme de publication. Financée par le Fonds transfrontalier Aquitaine-Euskadi-Navarre, l’étude a pour but de "voir si un jour Txingudi sera une véritable agglomération", explique Marie-Laure Loumaigne, coordinatrice des travaux. Les chercheurs ont ciblé leur travail sur la question du logement social car il "constitue une bonne approche des éléments intégrateurs comme des rugosités de la ville transfrontalière", selon le géographe Frédéric Tesson, maître de conférences, membre du laboratoire palois SET et manager de l’étude. D’abord un état des lieux a été réalisé à l’appui des photographies pour voir comment les différents gouvernements français et espagnol ont géré la question des logements sociaux. Si dans les années 60 c’était côté nord que ce type de résidences fleurissait, l’étude constate que la tendance s’est inversée. Parmi les différentes raisons qui peuvent expliquer ce rééquilibrage, le document cite les pourcentages fixés par les administrations: 20% des logements construits doivent être sociaux selon la loi SRU française, 50% selon les dispositions législatives d’outre-Bidassoa.
L’habitat fait le territoire
L’étude, co-réalisée par l’architecte donostiar Gloria Ariztegui, l’ingénieur François Durandeau, Nolwenn Calvez, DESS Transfrontalier, et le photographe Franck Laharrague, constate que ce territoire qui était frontalier, l’est de moins en moins, qu’à ce jour il y a plutôt une "frontière mobile" et que "sur Txingudi c’est l’habitat qui fait le territoire en dehors du cadre juridique et politique".Et s’il y a eu un flux de migration des habitants d’Irun et d’Hondarribia vers le nord en raison d'un logement plus accessible côté hendayais, l’étude avance que "peut-être on assistera à des flux différents en raison de la prolifération des logements sociaux de qualité" au sud de la Bidassoa. Des logements plus accessibles, puisque les critères sont plus larges et parce que les appartements sont attribués par tirage au sort. En conclusion, le territoire Txingudi est un véritable laboratoire où de nouvelles pratiques territoriales peuvent être abordées et étudiées. C’est en clôture de l’étude de la CPAU qu’une atelier-débat aura lieu demain soir à la salle Bakia du siège bayonnais du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques avec la participation de deux auteurs, Frédéric Tesson et Gloria Ariztegui, ainsi que de Véronique Bertin, responsable Pôle construction de l’Office 64 de l’Habitat, Michel Gasteigts, expert en matière transfrontalière, et Hélène Vélasco, maître de conférences en Géographie et membre du laboratoire ADES. L’atelier se déroulera entre 17h et 20h30.
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