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Le JPB > Pays Basque 2007-08-18
L´inquiètude augmente à Itoitz où trois séismes ont lieu par jour
·Au cours des deux premières semaines de ce mois d’août, 37 mouvements sismiques ont été enregistrés

Les mouvements sismiques aux alentours du barrage navarrais d’Itoiz ne cessent d’augmenter depuis la construction de cette infrastructure hydrologique.Une hausse exponentielle qui ne peut s’expliquer que par la pression exercée par le barrage lui-même sur le terrain. "Sans aucun doute, les tremblements de terre que nous subissons ces dernières années correspondent au phénomène connu comme sismicité induite. Cela ne va pas s’arrêter là, bien au contraire. On est en train de s’apercevoir que le nombre de tremblements augmente".

José Luis Beaumont, avocat de la Coordination contre le barrage d’Itoiz, ne cache pas son inquiétude. Habitant le petit village d’Artieda, en aval du barrage, il suit de très près les informations fournies quotidiennement par l’Institut géologique espagnol et par les sismographes de l’Université de Strasbourg sur les secousses enregistrées dans cette partie de la Navarre. "On en est à trois tremblements de terre par jour" précise-t-il tout en soulignant que l’épicentre d’un tiers des secousses se trouve à l’intérieur du vase du barrage.

"À ce jour, il n’y a pas de doute", insiste José Luis Beaumont. Les enquêtes menées en raison de la fréquence anormale des secousses montrent que les mouvements sismiques sont dus à la pression exercée par le barrage sur une faille importante traversant la vallée de l’Irati. L’existence de cette faille était connue depuis 1972, selon le géologue Antonio Casas, professeur à l’Université de Saragosse et auteur de la première enquête sur les risques de sismicité induite à Itoiz. "Ce géologue avait été traité de fou lorsqu’en 1993 il avait présenté un rapport prévenant justement du risque réel de voir arriver ce phénomène".

Une vague haute de 20 mètres

Les "prédictions" du géologue et professeur à l’Université de Saragosse Antonio Casas, se sont avérées justes, comme l’a constaté il y a deux ans un rapport élaboré par l’institut Jaume Almera dépendant du Conseil supérieur espagnol d’études scientifiques. "C’est suite à la première crise de mouvements sismiques, survenue en septembre 2004 [date du début du remplissage du barrage, ndlr], que cet institut a été saisi pour réaliser une étude sur place". Les sismographes installés au barrage par les experts de l’institut catalan ont enregistré une augmentation progressive des phénomènes sismiques. La conclusion n’a pas été différente de celle présentée par le professeur Casas. "En 2005, un dernier rapport réalisé par l’Ordre espagnol de géologues a également conclu que les tremblements de terre d’Itoiz correspondent au phénomène de sismicité induite". Sauf que l’administration a préféré cacher tous ces rapports, s’insurge l’avocat de la Coordination contre le barrage.

Sur le plan juridique, José Luis Beaumont rappelle que le projet de construction avait été annulé en 1999 par une décision du Tribunal suprême espagnol pointant du doigt les conséquences que cet ouvrage aurait sur une zone naturelle protégée. "Le gouvernement de la Navarre et l’Etat espagnol ont alors modifié la loi environnementale sur les espaces naturels".La vallée de l’Irati a perdu son caractère de zone protégée. Problème résolu. Le Tribunal de Strasbourg n’a pas lui non plus voulu rentrer dans les compétences de l’Etat espagnol en matière environnementale.

La voie juridique du respect environnemental ayant été stoppée, la Coordination a tenté d’ouvrir un second front auprès des tribunaux, en s’appuyant sur le phénomène de sismicité induite ainsi que sur le glissement de 20 hectomètres cubes de terre de la colline gauche du barrage. "Si jamais un séisme d’une magnitude importante se produisait, cette colline pourrait glisser dans la retenue d’eau du barrage. Ce serait une catastrophe", augure José Luis Beaumont. "L’eau raserait tout en aval du barrage. Selon le plan d’émergence officiel, dans mon village, l’eau passerait à 20 ou 22 mètres de hauteur par-dessus des maisons". L’avocat de la Coordination rappelle qu’entre 4500 et 4800 personnes habitent en aval d’Itoiz jusqu’à Zangotza.

"Notre plainte se basait sur cette hypothèse, mais elle a été refusée par le procureur. Il a fait allusion aux avions, aux accidents qui se produisent et aux nombreuses personnes qui y trouvent la mort. Ce n’est pas une raison pour les interdire, nous a-t-il dit", s’étonne José Luis Beaumont. "On nous a signalé que pour l’instant il n’y avait pas assez d’éléments pour ouvrir une enquête. Ils attendent peut-être qu’un drame se produise pour intervenir", ironise-t-il tout en ajoutant que "cela donne la chair de poule".



Itoiz pour abreuver l’Expo de Saragosse
Alors que la construction de cette grande infrastructure hydrologique a été défendue par les administrations comme un projet exclusivement destiné à couvrir les besoins en irrigation de l’agriculture du sud de la Navarre, dernièrement la Coordination contre le barrage d’Itoiz a appris qu’un usage différent vient d’être décidé : fournir en eau l’Exposition universelle de Saragosse. "C’est un usage qui n’avait jamais été évoqué. Cela démontre qu’Itoiz n’a pas été fait pour servir les intérêts de la Navarre comme on voulait nous le faire croire, mais qu’il a été conçu pour servir les intérêts de l’Etat".


 
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